Avec les déclarations populistes de certains Acteurs membres du Conseil National de la Transition (CNT), la montée d’un cran des attaques terroristes contre les FAMA (Forces Armées Maliennes) dans les Régions du Nord et du Centre du pays, le non-retour de Kidal à la mère patrie, la marginalisation du M5-rfp de la gestion de la transition, l’accaparement des services clés de l’Administration et des Institutions de l’Etat par des clans proches de la junte, la multiplication des grèves sur le front social (dans les secteurs Santé, Education, Transports), la gestion incohérente des dégâts collatéraux de la pandémie au COVID-19 et la négligence du cas des Réfugiés maliens dans les pays limitrophes et des Déplacés internes, c’est là aujourd’hui le tableau d’un Mali au centre de toutes les incertitudes.
Sur l’échiquier politique national, l’actualité a été riche en événements de plus en plus préoccupants au cours de ces huit derniers mois. Concernant la gestion de la période transitoire instaurée depuis la chute du Régime d’IBK, des inquiétudes fusent de tous les côtés et deviennent de plus en plus persistantes.
En effet, au sein du Conseil National de la Transition (CNT), des dissensions sur fond de sorties médiatiques alimentent les réseaux sociaux. Des membres de ce conseil tenant lieu de l’organe législatif de la transition dont Issa Kaou Djim (gendre de l’Imam Mahmoud Dicko et 4e Vice-président du CNT) et l’artiste musicien Salif Kéïta, semblent en train de franchir le Rubicon en tenant des propos scandaleux. Des déclarations qui violent les principes du CNT. A savoir aller jusqu’à révéler que le Vice-président de la Transition, Colonel Assimi Goïta, est candidat aux prochaines élections présidentielles. Ce qui suscite aujourd’hui de vives polémiques sur la scène politique nationale avec des gros points d’interrogation sur la neutralité de l’équipe Bah N’Daw.
Vu la gravité de ces révélations fracassantes, le Président de la Diaspora malienne de l’Etranger, Cherif Haïdara, a, quant à lui, suggéré à la justice malienne d’interpeller Issa Kaou Djim Surtout est-il que ses propos seraient non seulement scandaleux mais incompatibles avec la teneur de la feuille de route des Institutions de la Transition (CNT et Gouvernement). C’est un acte qui viole la Charte de la Transition au plan politique.
Ensuite, c’est le Domingo de la musique malienne, Salif Kéïta, qui accusera, contre toute attente, l’Imam Mahmoud Dicko et tous les Responsables du M5-rfp d’être les seuls responsables de toute la crise à laquelle le pays est confronté au plan économique, financier et socio-économique depuis l’évincement du Président IBK de son fauteuil. Accusation qualifiée par un confrère de la place d’‘‘inepties’’. Ce, en sens que tout le monde se souvient exactement des maints affichages de notre Salif aux côtés de l’Imam Dicko et des autres membres de la coalition anti-IBK au monument de l’Indépendant lors des imposantes manifestations de 2020. Ses suggestions à son « Koro » (son grand frère IBK) de rendre le tablier étaient devenues un leitmotiv à lui Salif Kéïta. Ce qui atteste que dans nos pas le ridicule ne tue jamais quelqu’un.
C’est le cas également de chez cet autre jeune BEN LE CERVEAU qui, malgré son statut de membre du CNT, n’observe aucun devoir de réserve face à certains cas situationnels du moment. Notamment, concernant la présence des troupes françaises aux côtés des FAMA dans le cadre de la lutte contre le terrorisme sévissant dans les Régions du Nord du pays. Incessamment, BEN est à chaque fois à la tête des marches pacifiques exigeant l’évacuation du sol malien des forces françaises, la BARKHANE. Ce qui amena même Paris à réagir récemment jusqu’à menacer de réviser en baisse l’effectif des troupes françaises déployées au Mali dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans les pays sahéliens. Ce qui pourrait renforcer à coup sûr l’ennemi de la paix et de la sécurité dans les positions tenues tout le long des frontières maliennes avec les Burkina Faso et Niger. En tant que membre du CNT, BEN aurait dû faire preuve de retenu face à ce genre de dossiers sensibles de la Nation.
Par rapport au processus électoral, la mise en place d’un organe unique de gestion des dossiers et l’association de toutes les composantes de la classe politique nationale s’invitent au centre des débats. Pour le commun des mortels, il faut impliquer toute la classe politique nationale dans les préparatifs des élections générales en vue. Principalement, le comité stratégique du M5-rfp. Car, la crédibilité, la transparence des conditions d’organisation et la fiabilité des résultats attendus en dépendront aussi et surtout. Or, à vrai dire, rien n’atteste encore de la bonne foi du cercle restreint des putschistes envers les vrais auteurs du changement intervenu au palais de Koulouba en août 2020. Le manifeste de l’Imam Mahmoud Dicko de février dernier en dit long. En un mot, seul au niveau Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation où proviennent des déclarations de bonnes intentions.
Par rapport à la gestion des dégâts collatéraux de la COVID-19, le statuquo demeure malgré le changement de Régime.
Pratiquement, le Gouvernement de la Transition, à l’instar de celui d’IBK, n’a jusque-là envisagé aucune mesure d’accompagnement spécifique en faveur des couches sociales les plus vulnérables face à cette pandémie. Et il n’y a eu aucune commission d’audit pour éclaircir le dossier afférent aux 500 Milliards de francs CFA dégagés par le Régime défunt et ses partenaires du Mali mais détournés.
Pour la situation des Réfugiés et Déplacés internes suite à la crise du Nord et des conflits intercommunautaires du Centre, concrètement aucune politique de gestion concluante de ce dossier n’est en place encore. Pourtant, ce dossier figure sur la liste des priorités du Gouvernement de la transition.
A la date d’aujourd’hui, le Mali compte près de 358.212 Réfugiés et Déplacés internes dans la Sous-région dont environ 25.000 au Burkina Faso, 55.496 au Niger et 58.348 en Mauritanie (principalement dans le camp de Mbera). Des chiffres qui varient. Selon un ancien Fonctionnaire du HCR, à l’instant aucun processus de rapatriement de ces Réfugiés maliens n’est en place à l’actif des Autorités de la Transition. Même s’il existerait des commissions techniques mises en place entre Bamako, Ouagadougou, Niamey, Nouakchott et le HCR.
Cependant, cette tâche fait partie de l’Accord de paix d’Alger II qu’elles hérité du Régime défunt. En tout cas, pour l’instant, l’on se demande ce qui envisagé concrètement du côté des Gouvernants face aux besoins d’assistance alimentaire en faveur des Réfugiés et Déplacés internes.
Sur le site de Faladié, en Commune VI du District de Bamako, les Déplacés survivent dans des conditions plus que précaires. Apparemment, les structures compétentes de l’Etat ne s’en occupent qu’occasionnellement.
La persistance des hostilités qui s’est toujours soldée par des bilans très lourds de conséquences avec de mort d’Hommes et d’importants dégâts matériels et militaires, surtout du côté des contingents militaires maliens et étrangers et des populations civiles, atteste l’échec du Pouvoir en place dans ses promesses de rétablir la paix d’antan. Elle prouve également qu’une main invisible étrangère profite de cette fragilité des Institutions de la Transition en place pour continuer d’apporter aux ex rebelles une assistance stratégique et logistique pour compromettre l’ensemble du processus de pacification du pays et de la réconciliation nationale. Pourtant, l’arrêt définitif des hostilités figure dans la feuille de route de cette dernière.
Ce qui est particulièrement préoccupant encore aux yeux des observateurs avertis, c’est le refus des Autorités du Département des transports de prendre en compte les difficultés des usagers des routes nationales concernant le nombre de paiement et la durée de validité des tickets de paillage.
Avec les secteurs de santé et d’éducation, c’est un réel climat de statu-quo, un blocage, un silence assourdissant qui demeure autour des négociations entre le Gouvernement et les différents Syndicats. D’où, les toutes premières semaines du mois de février passé ont été marquées par l’annonce par un groupement des transporteurs et de la société civile de la tenue des journées de débrayage très suivi en début de ce mois de mars également. Cette grève qui est en train de secouer tout le pays a affecté beaucoup de secteurs de l’informel. Et les organisateurs, promettent d’aller jusqu’au bout de leurs revendications.
Au chapitre ‘‘Education’’, à cause de l’insécurité sévissant à l’échelle nationale, il y a plus de 1300 établissements (soit plus de 15% d’écoles maliennes) qui sont fermées à travers les Régions du Centre et du Nord et à Koulikoro, Sikasso. Ici également, l’on se demande que fait la Transition pour rouvrir les classes.
Vu le fait que le landerneau politique et le climat social et économique demeurent tous et à la fois dans l’expectative, les regards sont tournés vers le Président de la Transition pour l’accélération du processus des réformes politiques et de Décentralisation ainsi que celui de pacification du pays comme recommandé par le Dialogue National Inclusif.
Dans le domaine de la Santé, les Syndicalistes ne semblent pas baisser les bras concernant leurs revendications. Le 1er mars 2021, les personnels de santé des Hôpitaux de Bamako et de Kati avaient déclenché une grève générale de dix jours pour. Ils réclamaient l’amélioration de des conditions de vie et de travail avec le paiement de leurs primes et. Ce qui n’augure pas de bonnes perspectives pour la Transition.
Au plan judiciaire, c’est un climat de méfiance totale qui se fait remarquer entre les Acteurs de la classe politique, de la société civile, les populations et les Magistrats du pays. Dans les Cours et Tribunaux, le climat de confiance se détériore entre la justice et les justiciables à cause surtout du caractère jugé partial du système et pratiques en cours. En substances, entre Gouvernants et Gouvernés, Populations et Administration, rien ne va plus dans la gestion des affaires courantes de la Nation.
Les circonstances sécuritaires, devenues au cours de ces huit derniers mois très critiques, exigeraient plus de responsabilité et de rigueur du côté des plus hautes Autorités de la Transition. Bref, le Mali se trouve aujourd’hui plus qu’hier sous un climat de tensions, de suspicions et de crise profonde affectant tous les secteurs vitaux de la Nation.
Donc, selon un Analyste, il n’y a plus de temps à perdre pour la junte appelée à redresser la barre avant qu’il ne soit trop tard.
Djankourou
Source: Journal l’Aube- Mali