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TRANSITION: Le point de vue des Maliens après le rejet par la Cédéao d’un président militaire

Depuis la chute de l’ancien président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, par la junte militaire, les autorités de la transition se font attendre. Et si rien n’est fait, la junte, selon certains, risquera sous peu de perdre la confiance des Maliens.  

 

Le colonel Assimi Goïta à la tête d’une forte délégation s’était rendu le mardi 15 à Accra pour rencontrer les chefs d’Etat de la Cédéao. L’objectif de cette rencontre était de faire le point des conclusions des concertations sur la transition, tenues à Bamako la semaine dernière, avec toutes les forces vives de la Nation. Au final, le choix du président de la transition militaire ou civil a été réservé au seul CNSP, à travers un collège de désignation. La Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a rejeté cette proposition de la junte. Cette décision des Chefs d’Etat n’a pas fait l’unanimité au sein de la population malienne. Pour certains, la Cédéao n’a pas  droit de décider à la place des Maliens leur destinée.

« Le Mali appartient aux Maliens, donc nous ne devons pas rendre compte à qui que ce soit. La  transition, nous la donnons à qui nous voulons. Qu’elle soit dirigée par un militaire ou un civil, cela n’engage que les Maliens. Les gens font trop de débat sur cette question. Mais, il faudrait que la Cédéao sache que c’est les peuples qui les ont choisis. Donc, elle ne doit pas du tout s’opposer à la volonté du peuple. Je pense qu’il est temps que la junte s’assume pour parachever cette révolution « ,  a rétorqué Oumar Cissé.

Quant à Aboubacar Diallo, il s’est dit étonné de la réaction de la Cédéao envers un des pays fondateurs de cette communauté.

« Je ne comprend pas ce que veut réellement la Cédéao. Les Maliens sont  plongés dans une crise sécuritaire depuis près de dix ans. Notre économie était presque partie en faillite, et si la Cédéao devrait maintenir ses sanctions contre notre pays, c’est vraiment étonnant. Car tous ces présidents ont dénoncé la gestion de l’ancien président IBK à la tête du pays. Pourquoi s’opposer à une décision populaire « , s’interroge Aboubacar Diallo.

Même si une grande majorité des Maliens plaident que cette transition soit gérée par les militaires, d’autres plaident pour une transition civile.

« Le Mali ne se limite pas à Bamako seulement, il y a plusieurs Maliens qui souffrent à l’extérieur du pays. Donc, la junte doit céder cette transition aux civils. Trop c’est trop ! Il est temps qu’on soit réaliste. Je me demande quand la junte monte au pouvoir qui va aller au front ? A l’heure actuelle, si la junte ne trouve pas un président et un civil pour la transition, personne ne les  écoutera encore. Le M5-RFP  ne peut plus prendre le contrôle, parce qu’ils ont voulu soutenir la junte.

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