Le Mali est tombé très bas à cause du coup d’État militaire du 18 août 2020. Il est survenu suite aux crises socio-économiques et enflé par certains recalés du pouvoir d’IBK. Et beaucoup estiment que ce renversement du pouvoir serait une panoplie pour le développement du pays qui a tant souffert de la mal gouvernance. Après six mois, ils sont aujourd’hui nombreux à être pessimistes et dénoncent la gestion clanique, clientéliste, ‘’colonelialiste’’ du pays par les militaires au pouvoir en faveur du coup d’État. En effet, il est regrettable de constater que ce renversement du pouvoir a permis à des acteurs sans bagages politiques de se retrouver dans les postes de responsabilités et juteux du pays. Conséquences du coup d’État !
Qu’à cela ne tienne, ils doivent savoir qu’ils sont là pour bien gérer le pays et non pour se servir. Pire, ils devraient comprendre que leur mission est transitoire et devrait conduire le Mali sur la voie d’une reprise en main institutionnelle de sa gouvernance. Ceci sous-entend que tous les acteurs de la transition doivent donner le ton d’une gouvernance vertueuse. Donc, l’appel à une hypothétique candidature de Assimi Goïta est déjà en soi une déception politique de la transition.
A ce titre, il est important que le Colonel Assimi Goita s’assume et il ne doit pas se laisser porter par des incantations d’un griot politique lui-même mû par le goût du pouvoir. Et surtout il ne doit pas commettre l’erreur de s’estimer si populaire qu’il peut se porter candidat aux élections présidentielles prochaines. Il doit savoir qu’il n’a commis aucun acte au Mali qui peut le rendre populaire au regard du peuple et le convaincre de jeter leur dévolu sur lui et en tout cas pas pour le moment.
Djim pousse Goïta à l’erreur
Depuis le renversement du régime d’IBK, Issa Kaou Djim, le beau-fils de l’Imam Mahmoud Dicko est devenu le grand griot du colonel Assimi Goita. Après avoir lâché son père spirituel, ce dernier induit en erreur le colonel Goita en lui demandant de se porter candidat aux élections présidentielles 2022. En effet, les textes qui régissent la Transition sont clairs en disant qu’aucun membre parmi les autorités de la transition (membre du gouvernement, président et son vice-président de la transition, les membres du CNT) ne pourra se présenter aux échéances électorales prochaines. Alors, sur quelle base juridique le griot de Goita se base pour demander sa candidature. Pour certains, Djim veut détruire le Colonel Goita et il serait d’ailleurs en mission pour pousser ce dernier en erreur. « Ce n’est pas par ce coup d’État que Assimi Goita se croit populaire ou bien un homme providentiel pour être candidat aux élections présidentielles et que les maliens vont voter pour lui, il se détrompe. Il n’a fait aucun acte de bravoure et il n’a aucune célébrité pour cela. Mais j’ai compris pour leur prix de condiment ses conseillers vont lui faire croire qu’il est populaire et qu’il est aimé par les maliens mais qu’il se présente et il va comprendre. Et qu’il sache que son cas est très différent de celui d’ATT », explique Hamalla Sylla. « Si Assimi Goita démissionne de l’armée pour se porter candidat il va regretter durant toute sa vie. Aujourd’hui la majorité de maliens n’aime pas ces militaires. Au lieu d’aller libérer notre pays dans cette insécurité, ils sont cantonnés dans les bureaux climatisés et faufilés dans les véhicules climatisés. J’affirme que ces militaires n’ont aucune légitimité devant le peuple. Et je crois qu’ils sont dans l’obscurité car ils sont mal conseillés. Et s’ils ne font pas attention, leur réveil sera brutal », nous laisse entendre Moussa Sissoko.
Par ailleurs, on peut dire qu’aujourd’hui, c’est Issa Kaou Djim qui est en train de travailler pour rendre Assimi Goita impopulaire, car les maliens sont assez dégoutés par la comédie de ce dernier et son beau-père. Il est aussi grand temps que le CNT rappelle Kaou Djim à l’ordre ou qu’il démissionne pour être le directeur de campagne du colonel Goita.
Seydou K. KONE
Source: Bamakonews