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Transition: éviter le naufrage

Ce serait une belle lapalissade de dire que la Transition des colonels et compagnie est dans une tourmente en attendant le creux de la vague. En faisant patienter les attentes légitimes des populations à la sécurité et au bien-être, sans aucun gage donné de la probité des actions menées et de la sainteté des ambitions nourries, les autorités de la Transition ont pris le pari des risques inconsidérés.

 

Risque d’une bérézina sécuritaire se traduisant par l’abandon du terrain à l’ennemi au profit de la sécurité et de la tranquillité des juteux postes climatisés de Bamako. L’épisode de Farabougou est et restera une sombre tache indélébile sur le parcours individuel de chaque responsable civil et militaire de cette transition. En effet, le rappel profitant aux croyants en ce mois de ramadan, souvenons-nous de la parole de notre prophète (PSL) : « Celui d’entre vous qui voit un mal qu’il le change par sa main. S’il ne peut pas alors par sa langue et s’il ne peut pas alors avec son cœur et ceci est le niveau le plus faible de la foi ». (Rapporté par Mouslim dans son Sahih n°49)
Pour que nous soyons sur la même longueur d’onde, prenons en compte la remarque de Cheikh Otheimine qui a dit : « certaines personnes parmi les gens du commun pensent que s’il est assis en présence d’un mal et qu’il le déteste avec son cœur ceci est le sens de la parole du Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) : -S’il ne peut pas alors avec son cœur-, mais la chose n’est pas comme cela. Il est en effet impossible que celui qui déteste le mal avec son coeur reste en sa présence et a menti celui qui dit : -Je déteste ce mal- alors qu’il est assis avec ceux qui le pratiquent ».
Au risque de faire perdre patience aux attentes les plus légitimes des populations se conjugue depuis plus de huit (8) mois celui de heurter et de courroucer les revendications de même vertu des travailleurs, des masses laborieuses si ce n’est celui encore de provocation inutile envers une classe politique prête à soulever le couvercle du volcan sur la Transition.
En renversant le Président IBK le 18 août 2020, les jeunes aux visages angéliques avaient mis en avant leur ambition de tourner la page de l’improbité, de la gabegie, de la corruption, l’hallali… Huit (8) après, comme un retour de manivelle, la gouvernance vertueuse semble prendre son temps pour s’installer. Comme disent les Maliens, les affaires se suivent sur un air malheureusement de déjà vu : exclusion, clanisme, clientélisme, médiocrité sur toute la ligne…
Le Risque majeur les responsables en charge de la Transition c’est d’allier l’incapacité à mettre en œuvre l’agenda convenu avec la Communauté internationale avec la malice des fuites en avant et la pyromanie de l’argument de la force sur la clairvoyance et l’ouverture, notamment d’esprit.
En choisissant de réprimer toutes les oppositions réelles ou supposées (comme le fait d’embastiller les Ras Bath et les Vital Robert DIOP pour un complot imaginaire) et la moindre contestation qui s’affirme même de manière pacifique, comme la manifestation de ces jeunes Bamakois contre les délestages, le régime de la Transition bascule vers le finish : l’épreuve de force contre les populations excédées par l’insécurité et l’arbitraire des découpages ; les partenaires sociaux fatigués par les cabrioles et les promesses non tenues, la classe politique outrée par le mépris et l’unilatéralisme ; la communauté internationale lasse et blasée par tant d’amateurisme et tant d’innocence.
Ceux qui conseillent ces messieurs de la Transition savent-ils seulement qu’ils sont en train de nous conduire droit dans le mur, droit dans le naufrage, si ce n’est pas trop tard ? Il est temps de réajuster le tir pour remettre la Transition sur les rails.

PAR SIKOU BAH

Source : INFO-MATIN

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