Pour l’ancien officier supérieur des services de renseignement français Alain Rodier, il n’y a rien de surprenant à ce que les services russes parlent avec leurs homologues français: «Je rappelle que nous avons des relations diplomatiques avec la Russie. À ma connaissance, les ambassades respectives sont toujours actives dans les deux pays. Le rôle des services de renseignement est aussi de maintenir des contacts avec leurs homologues étrangers sur des sujets d’intérêt commun, comme la lutte contre le terrorisme ou le crime organisé. Tout ceci se fait a priori, en dehors de considérations géopolitiques et entre professionnels.» a-t-il fait savoir avant de poursuivre:
«Que les services russes aient dit aux services français de ne pas s’ingérer dans le changement de pouvoir en Algérie et que cette information sorte m’étonne. La première raison est que ce type d’échanges entre services doit rester secret. Un diplomate français aurait eu vent d’échanges entre les services russes et français. Or, à ma connaissance, les diplomates français n’ont pas accès à ce type d’échange. J’appelle donc à la prudence quant à cette source.»
Alain Rodier ajoute que : « Si l’information relayée par Georges Malbrunot était confirmée, cette fuite ne viendrait certainement pas du côté des Français. Il est peut être question de chercher à affaiblir la position de la France vis-à-vis de l’Algérie afin de renforcer la leur est une possibilité. Il faut se demander à qui profite le crime. Les relations entre la Russie et l’Algérie ne datent pas d’hier. Je rappelle que l’URSS a financé le Front de libération nationale (FLN). La Russie actuelle a hérité de ces relations et quelque part, la France dérange la position russe en Algérie».