C’est ce mardi 15 septembre 2020 qu’une délégation du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) sera reçue à Accra, au Ghana, par les chefs d’Etats et du gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). Les travaux porteront sans nul doute sur la transition au Mali. Les contours de cette transition ont été dégagés lors des concertions nationales tenues du 10 au 12 au Centre international de conférence de Bamako (CICB). A l’issue des concertations nationales, une Charte de la transition a été adoptée par les forces vives de la nation. Cette charte fixe la durée de la transition à 18 mois.
Depuis plusieurs mois, le Mali est plongé dans une crise qui ne trouve pas de solution pour l’instant. Un coup de force perpétré par le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) a conduit à la démission du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), le 18 août 2020. Furieux de cet état de fait, les chefs d’Etats de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont tenu, le 20 août 2020, un sommet extraordinaire pour prendre des sanctions économiques contre le Mali. Ainsi, en point 13 (h) et (i) de leur déclaration, les Chefs d’Etats et de Gouvernement de la CEDEAO décidaient de la « fermeture de toutes les frontières terrestres et aériennes ainsi que l’arrêt de toutes les transactions financières et de tous les flux économiques et commerciaux entre les pays membres et le Mali, sauf pour les denrées de première nécessité, les médicaments et autres produits et équipements de lutte contre la covid-19, les produits pétroliers et l’électricité, et invitent tous les partenaires à faire de même ». Les chefs d’Etats de la CEDEAO demandaient aussi la « mise en œuvre immédiate d’un ensemble de sanctions contre tous les militaires putschistes et leurs partenaires et collaborateurs ». Le 28 août 2020, la CEDEAO conditionnait la levée de ses sanctions par la mise en œuvre de certaines mesures qui sont entre autres : la nomination d’un Président civil chargé de diriger la transition. La nomination d’un Premier Ministre civil chargé de conduire le gouvernement sous la responsabilité du Président de la transition. La mise en place rapide d’un gouvernement pour faire face aux différents défis du Mali et, en particulier, préparer les élections législatives et présidentielles dans un délai de 12 mois. Selon les chefs d’Etats de la CEDEAO, aucune structure militaire ne devrait être au-dessus du Président de la transition. « Les sanctions énoncées aux points 13 (h) et 13 (i) de la Déclaration des Chefs d’Etat et de Gouvernement du 20 août 2020 seront levées progressivement en fonction de la mise en œuvre des décisions ci-dessus », a soulignait la CEDEAO lors de la clôture de son Sommet Extraordinaire sur la situation au Mali, le 28 août 2020. Le 7 septembre 2020, lors de son 57ème sommet ordinaire tenu à Niamey au Niger, la CEDEAO dit avoir pris note des consultations en cours entre les acteurs maliens, initiées par le CNSP. « La Conférence demande que le Président et le Premier ministre de la transition, tous deux civils, soient désignés au plus tard le 15 septembre 2020 », indiquait la CEDEAO dans son communiqué final.
Ainsi, la rencontre entre la CEDEAO et la junte militaire au Mali prévue ce mardi 15 septembre 2020 à Accra au Ghana portera sur la transition au Mali. Le président en exercice de la CEDEAO, Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, Président de la République du Ghana mettra certainement en exergue ses talents de médiateur pour trouver une solution à la crise malienne. Cette rencontre permettra-t-elle de lever les sanctions contre le Mali ? L’opinion sera édifiée à l’issue de la rencontre.
Aguibou Sogodogo
Source: Journal le Républicain-Mali