La traite des personnes est une réalité au Mali ! A la fois pays de départ et de transit pour les victimes de ce fléau, notre pays est le champ d’activités de réseaux criminels. Pour combattre ce fléau, différentes actions sont menées par les autorités. Ainsi, une Journée nationale de mobilisation contre la traite des personnes (célébrée le 30 juillet de chaque année) a été instituée. En raison de contraintes liées au calendrier, cette journée de mobilisation a été organisée, le vendredi 13 décembre dernier.
Cette cérémonie présidée par le ministre en charge de la Justice, Me Malick Coulibaly, a enregistré la présence des acteurs œuvrant contre la traite des personnes ainsi que des partenaires techniques et financiers.
La traite d’êtres humains est un crime odieux qui n’épargne aucune région du monde. Selon l’Office des Nations-Unies contre la drogue et le crime, environ 72% des victimes recensées sont des femmes et des filles, et le pourcentage d’enfants a plus que doublé entre 2004 et 2016. Dans la majorité des cas signalés, les victimes sont destinées à l’exploitation sexuelle; on compte aussi de nombreux cas de traite à des fins de travail forcé, de recrutement d’enfants soldats et d’autres formes d’exploitation et d’atteintes.
Les trafiquants et les groupes terroristes s’en prennent aux personnes vulnérables, notamment à celles en situation de pauvreté, vivant dans un pays en proie à un conflit ou victimes de discrimination.
Pour le ministre de la Justice, des droits de l’homme, garde des sceaux, Me Malick Coulibaly, la lutte contre le trafic d’êtres humain constitue une des priorités du gouvernement en matière de protection et de promotion des droits de l’Homme et de lutte contre la criminalité organisée : « Pour cela, le gouvernement a adopté un plan d’action national contre la traite des êtres humains avec trois priorités portant sur la protection des victimes, le démantèlement des réseaux liés à la traite et la mise en place d’une politique publique à part entière sur cette question ». a souligné le ministre.
Selon Malick Coulibaly : « La grande majorité des victimes de la traite d’êtres humains sont des femmes et des enfants. De 2007 à 2010, on constate qu’entre 55% et 60% du nombre total de victimes détectées étaient des femmes. Selon l’Office des Nations-unies contre la drogue et le crime (Onudc), dans son rapport de 2018, les femmes représentent 49% des victimes de la traite d’êtres humains contre 21% pour les hommes et 30% pour les enfants », a souligné Me Coulibaly.
Le coordonnateur de Enda Mali, Zoumana Coulibaly, a de son côté expliqué que la traite des personnes, en particulier celle des enfants, est une triste réalité au Mali notamment, les jeunes filles sont exploitées « Notre devoir », a-t-il poursuivi, « est de leur éviter cela ». Il a en outre souhaité que soit adopté le plus rapidement un cadre juridique permettant de mieux lutter contre la traite des êtres humains et invité à plus de rigueur dans l’application des textes existants.
Pour le coordinateur de Enda, cette journée contribue à mieux prévenir et aussi lutté plus efficacement contre la traite de personnes et trafic illicite de migrants.
Mémé Sanogo
Source: L’Aube