Les transporteurs guinéens en ont ras-le-bol de la police des frontières du Mali. Leurs agissements étaient au centre de la première grande rencontre à Kankan le lundi dernier entre le syndicat des transporteurs de Guinée, la délégation du CMC, le Conseil guinéen des chargeurs (CGC), sous la présidence du gouverneur de Kankan, le général Mohamed Gari.
Le conflit entre transporteurs guinéens et maliens date de 2006. Depuis cette période, les Guinéens ont interdit aux Maliens propriétaires de bus climatisés et de grande capacité de transporter des passagers de Bamako à Kankan. Ils dénoncent ce transport « de concurrence déloyale » eux qui ne possèdent que de voitures de 9 places vieillissantes et surtout ne pouvant pas bénéficier de la réciprocité de transporter en direction d’autres régions du Mali que Bamako. Sur ce problème, le gouverneur de Kankan, le général Mohamed Gari a demandé qu’un compromis soit rapidement trouvé entre les deux parties, dans un esprit de fraternité.
La question qui a le plus frappé les attentions est celle liée aux tracasseries policières. Dans une longue correspondance envoyée par le syndicat des transporteurs guinéens au gouverneur qui l’a publiquement lue en salle, les pratiques de la police malienne sont énumérées. Selon la lettre, les passagers guinéens, en majorité des femmes commerçantes qui détiennent ou pas de documents de voyage et carte de vaccination, sont soumis au paiement de 3000 à 4000 F CFA (48 000 à 68 000 F guinéens). Aucune solution n’a pu être trouvée à ces abus malgré les dénonciations, réunions entre autorités maliennes et guinéennes, a affirmé le général Mohamed Guiré. « Les Maliens ne sont pas victimes de ces tracasseries sur le sol guinéen », a dit le gouverneur.
Un accord devrait normalement être signé entre syndicat guinéen et transporteur malien pour enterrer la hache de guerre définitivement sur leurs différends vieux de 13 ans. Mais ces abus policiers sont restés le gros point noir qui pourrit l’atmosphère entre les deux pays. Le président du CMC, Babalaye Daou a usé de la diplomatie pour inviter la partie guinéenne au calme et à la sérénité. Il a rassuré les Guinéens que la mise en œuvre de leur nouvel axe de coopération sur le corridor pourra mettre un terme aux tracasseries routières.
Abdrahamane Dicko
Source Mali tribune