Au Togo, l’opposition a affiché un semblant d’unité jusqu’au bout, mais l’après 20 décembre a été difficile à gérer. La coalition des quatorze partis de l’opposition a volé en éclat peu de temps après les élections législatives. Sept partis ont claqué la porte. Les militants et sympathisants n’en reviennent pas.
Jusqu’au 26 janvier 2019, jour de la dernière manifestation, la coalition des quatorze partis affichait sa sérénité et son unité. Les militants n’attendaient que le mot d’ordre de la grande mobilisation citoyenne. Et depuis, dans les rangs, c’est la débandade. « Je suis tellement déçu. Mais finalement, c’est une bande des partis bien organisée pour faire de la pagaille et bluffer encore une fois le peuple togolais ».
Une affaire d’un don en espèces sonnantes et trébuchantes, offert par un chef d’Etat de la sous-région, créée la division. D’autres parlent aussi d’un déficit de cohésion et de confiance. En somme, la grande mobilisation de dix mois dans la rue n’a rien donné.
Bien plus, sept partis sur quatorze ont claqué la porte, il n’en reste que sept. « Cela m’énerve. On ne peut pas durant une année entière marcher, crier que “Faure doit partir” et en même temps, retirer de l’argent. Finalement, c’est comme si la population marchandait ».
Les plus tolérants parlent d’une réorganisation, espérant les revoir pour faire aboutir la lutte pour l’alternance. « Moi, je pense que ce n’est pas une dislocation parce qu’il n’y a que deux partis qui ont rendu leur démission, cinq ont suspendu leur activité et sept sont en activité. Donc, cela veut dire qu’ils sont toujours ensemble ».
« C’est lamentable cette dislocation de la coalition », s’exclame un universitaire qui s’interroge : « Où trouver des hommes nouveaux pour notre libération ? Ceux que nous avons envoyés nous ont déçus ».
RFI