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Tiéman sur la certification des résultats de la présidentielle: « le processus politique malien ne saurait être soumis à une telle procédure »

La présentation du dernier rapport du Secrétaire général de l’ONU sur la situation au Mali était, hier jeudi, à Koulouba, le principal sujet à l’ordre du jour des échanges entre le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Tiéman Hubert Coulibaly et la presse. D’autre d’autres préoccupations nationales comme la présidentielle du 29 juillet et surtout l’idée de la certification des résultats de ce scrutin par l’ONU émise par l’Opposition n’ont pas été occultées par les hommes de média. S’exprimant à ce sujet, le chef de la diplomatie a affirmé que « le processus politique malien ne saurait être soumis à une telle procédure ». Et pour raisons…

Ayant en charge la conduite de la politique extérieure de notre pays, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Tiéman Hubert Coulibaly, depuis sa nomination, a instauré un dialogue avec la presse dans le but de rendre compte des activités de son département. La conférence de presse qu’il a animée, hier jeudi dans les locaux de son département, participe de cet exercice qu’il a souhaité régulier. Avec comme plat de résistance : la présentation du dernier rapport du Secrétaire général de l’ONU sur la situation au Mali, cette rencontre visait à la faire la restitution du point de la situation de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation ainsi que les éléments de réponse apportés par le gouvernement lors de la présentation dudit rapport par le représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali, Mahamat Saleh Annadif.
Le ministre s’est d’abord réjoui que le Conseil de sécurité, au-delà des lenteurs constatées notamment dans le processus de désarmement, démobilisation et réintégration, a reconnu la nouvelle dynamique impulsée au processus de paix ainsi que les progrès accomplis par le gouvernement pour sa mise en œuvre. À ce sujet, le chef de la diplomatie a évoqué certains acquis de cet accord, à savoir l’arrêt total de toute belligérance entre les parties signataires ; le redéploiement progressif de l’administration dans les régions du nord et du centre à travers la nomination récente de préfets et sous-préfets.
À cette liste, le ministre Tiéman a ajouté les discussions constructives sur le processus de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) qui seront couronnées le 30 avril prochain par la mise en place et l’opérationnalisation des mécanismes opérationnels de coordination (MOC) de Kidal et de Tombouctou.
La période du rapport sous examen a connu également une dégradation de la situation sécuritaire avec attaques tous azimuts des groupes terroristes contre les forces internationales et les armées et de sécurité. Rappelant à qui veut l’entendre que « le Mali n’est pas une usine de fabrique de l’insécurité », parce que victime collatérale d’une situation qui lui est imposée par la force des choses, il a indiqué que ces attaques sont les faits des groupes terroristes qui refusent la mise en œuvre de l’accord et lesquels font tout pour empêcher la paix et la stabilité dans notre pays.
Voilà pourquoi il a souligné la nécessité de mobiliser des moyens accrus pour la MINUSMA, pour qu’elle soit à même de s’acquitter pleinement de son mandat.
S’agissant de la menace de la France qui engagerait dans les prochaines semaines avec ses partenaires un travail visant à identifier et sanctionner ceux qui font obstruction à la mise en œuvre de l’accord de paix, le ministre a indiqué que le Mali n’a aucune objection par rapport à cela.
« La mise en œuvre de l’accord coûte énormément au budget national et aux partenaires du Mali. Il convient que la communauté internationale joue un rôle important afin que ceux qui, pour des raisons politiques ou pour des raisons d’intérêts personnels, entreprendraient des actions pour ralentir sa mise en œuvre puissent être identifiés et sanctionnés », a soutenu le ministre des Affaires étrangères qui a appelé au discernement. Car, pour lui, il faut, sur la base des faits objectifs, établir cette liste des éléments des forces hostiles à l’accord.
Concernant les faits de violation des droits de l’homme contenus dans le rapport, le ministre a dit que le Gouvernement avait fait ouvrir des enquêtes sur toutes les allégations de violations supposées commises dans le cadre des opérations de contre-terrorisme menées par les forces armées maliennes. Il a parlé de la politique de tolérance zéro adoptée et affirmé qu’aucune impunité ne sera accordée. Ce, d’autant plus que la posture du Mali sera, a-t-il déclaré, celle d’un État responsable qui ne cautionnerait aucune entorse aux droits humains.
L’organisation des élections en 2018, actualité oblige, s’est également invitée dans les débats. Si tous les regards sont focalisés sur la présidentielle dont le premier tour est annoncé pour le 29 juillet prochain, les préoccupations de certains confrères avaient trait à la saisine du Conseil de sécurité de l’ONU par l’Opposition d’accepter de certifier les résultats des opérations de la présidentielle à l’image du voisin ivoirien.
S’exprimant sur ce sujet, le chef de la diplomatie, qui a écarté d’emblée ce scénario, a affirmé que « le processus politique malien ne saurait être soumis à une telle procédure ».
En sus de ses argumentaires, il a d’abord rappelé que notre pays dispose d’une politique électorale très ancienne dont le dispositif va de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), à la Délégation générale aux élections (DGE).
Autre argumentaire développé par le ministre, c’est le que le processus électoral malien est un processus ouvert sur la sécurité où l’ensemble des acteurs sont associés en amont des préparatifs de ces élections, à travers un cadre de concertation qui a été mis en place par le gouvernement par le biais du ministère de l’Administration.
De la révélation faite par le ministre Tiéman Hubert COULIBALY, la Délégation générale aux élections est aujourd’hui un organisme ouvert qui travaille sur un fichier ouvert et disponible.
« L’opposition a fait un certain nombre de remarques qui ont fait l’objet d’une diligence et de traitement très ouvert par le gouvernement », a encore renchéri le ministre qui estime que les les futures élections l’objet d’une procédure sérieuse, crédible et transparente n’a pas besoin d’une certification de la part d’un organisme international.

Par Mohamed D. DIAWARA

Info-matin

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