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THIERNO AMADOU AS DIALLO, MINISTRE DES ARC « Le pèlerinage 2015 se passera dans les meilleures conditions »

Le ministre des Affaires religieuses et du Culte, Thierno Amadou As Diallo dans l’interview ci-dessous revient sur l’organisation du Hadj-2014, les préparatifs de l’édition 2015, les innovations apportées, le partenariat avec les agences de voyage intervenant dans le pèlerinage. Entretien.

Thierno Hass Diallo ministre affaires religieuses culteLes Echos : M. le ministre, il y a eu beaucoup de récriminations à propos de l’organisation du pèlerinage 2014. Quelles dispositions avez-vous prises cette année pour qu’il n’y ait pas de couac ?

Thierno Amadou As Diallo : Cette année, nous renforçons encore et nous essayons de faire toujours un peu mieux. C’est ce que j’ai dit, toute œuvre humaine est perfectible. Je suis dans cette humilité. Je suis d’avis qu’on peut critiquer. Certains pensent que si n’est pas eux, ce n’est pas bon. Quand ce n’est pas fait dans leur vision, ce n’est pas bon. Cette année, je pense qu’il y a des innovations.

Par exemple, au lieu de deux délégués, le délégué général et un adjoint, il y a deux adjoints qui sont des hommes du milieu religieux parce que j’ai voulu que la religion dans la pratique du pèlerinage soit dans les mains de ceux qui la pratiquent. Aussi on a créé un poste de superviseur. C’est le chef de cabinet de mon département qui est assisté par deux adjoints parmi lesquels le directeur de la Maison du Hadj et un deuxième adjoint issu des agences de voyage parce qu’il ne faudrait pas qu’on dise qu’on leur a collé des choses qui ne sont pas vraies.

Le rôle de cette supervision sera de voir la fonctionnalité des lieux d’hébergement, les promesses tenues par les agences de pèlerins, la restauration. Ensuite, nous verrons au niveau de l’encadrement même. Cette année, certains vous diront qu’on est en retard, alors qu’on a deux mois de campagne. Ce qui est exceptionnel dans l’histoire du pèlerinage au Mali. Nous allons travailler à cela.

Pour ces questions, il n’y a pas mal de pressions, parce que c’est le monde des religieux, je pense que nous essayons de leur faire comprendre afin que les gens puissent être dans les meilleures conditions. Pour les logements, je n’ai pas été en Arabie saoudite pour voir, mais je pense qu’on m’apportera les images. Cette année, nous avons décidé de changer de cadre. Nous serons à 500 mètres du Haram, les pèlerins pourront marcher cette fois-ci.

Nous sommes dans l’esprit de faire en sorte que les gens puissent s’inscrire très tôt. C’est ça la première des choses. Dans les autres pays, juste après le pèlerinage, le futur est déjà engagé. Chez nous, il faut attendre et ensuite faire des annonces. Et certains pèlerins viennent à une semaine du pèlerinage. Nous allons rompre avec tout ça l’année prochaine si nous sommes toujours aux affaires.

 

Les Echos : Qu’est-ce qui explique la baisse du prix du pèlerinage depuis deux ans ?

  1. A. A. D. : C’est la volonté politique. C’est une instruction du président de la République, El hadj Ibrahim Kéita, qui a promis de baisser chaque année le prix du pèlerinage. Il faut dire que cette année, le coût du pèlerinage, c’est 2 550 000 F CFA et non 2 670 000 F CFA. 70 000 F CFA, c’est le pécule mouton, 50 000 F CFA, c’est le prix du passeport du pèlerin. Ces deux sont à la charge du pèlerin. Encore une fois, c’est une volonté politique qui est à saluer. Il faut remercier le président de la République, le chef du gouvernement. C’est lorsqu’on est dans la stabilité qu’une telle action se produit pour le bonheur de l’ensemble des Maliens.

 

Les Echos : Quel est le rôle de votre ministère dans l’organisation du pèlerinage par rapport au département de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme étant donné que certains font l’amalgame ?

  1. A. A. D. : Les agences privées qui rentrent dans l’organisation sont des agences de voyage qui sont là pour le tourisme, ensuite la billetterie. Le pèlerinage n’est venu qu’en dernier ressort parce que les deux premiers secteurs sont mourants pour eux au regard de la réalité du pays. Puisqu’ils se sont recensés à l’Omatho, le ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme se retrouve avec nous dans le pèlerinage. Les nouvelles attributions font que l’organisation matérielle du pèlerinage revient uniquement au département des Affaires religieuses et du Culte.

Autrefois, le ministère de l’Administration territoriale envoyait le quota de pèlerins à l’Omatho, donc au niveau du département du Tourisme. La question du transport des pèlerins était confiée au ministère des Transports. Cette année, nous avons tout centralisé. Là aussi, c’est une volonté politique. Nous avons signifié à notre collègue de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme que nous mettons 7500 pèlerins à sa disposition.

Je salue la bonne collaboration du ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme qui nous a dit qu’il est parfaitement dans la vision de ce que nous voulons faire dans le recentrage du pèlerinage. Nous avons pris 1500 et partagé 7500 pèlerins entre près de 140 agences de voyages et devant tout le monde. Chaque représentant a émargé et signé pour dire qu’il est d’accord.

 

Les Echos : La coordination des agences de voyages intervenant dans le pèlerinage demande le retrait de l’Etat dans la composante commerciale. Qu’en pensez-vous ?

  1. A. A. D. : Dans les agences de voyages, il y en qui font indéniablement du bon travail, mais il y en a également que nous connaissons qui sont dans les poches et dans les sacs, qui n’existent qu’à l’approche du pèlerinage. Il y a des agences de voyages qui ont été sanctionnées en Arabie saoudite, leur ancienne structure le sait. Puisqu’elles sont sanctionnées, elles changent de nom.

Nous savons combien de fois, elles mutent en noms, combien d’agences ont laissé les pèlerins l’année dernière en Egypte, en Algérie. On a été contacté pour cela. L’année dernière, il y a eu une agence de voyages qui est très respectable, ses 400 pèlerins n’allaient pas partir à quelques heures du vol parce que les conditions qu’elle devait remplir en Arabie saoudite ne l’étaient. Il fallait un accord express de l’ambassadeur d’Arabie saoudite au Mali que j’ai contacté par le biais d’un jeune député pour que la situation soit débloquée.

Autant d’éléments qui font que nous avons un devoir de regard sur les agences de voyages qui se rabattent sur nous en dernier ressort. Les deux dames qui croupissent en prison en Arabie saoudite, qui les a fait transporter ? Elles ont été prises avec des produits interdits. Est-ce aujourd’hui l’une des agences s’occupent du sort de ses dames ? C’est l’Etat malien, c’est le consul du Mali là-bas.

Pour l’heure, je pense qu’il n’y a pas de confusion à faire, chacun a son rôle. L’Etat ne fait pas du commerce, mais l’Etat régule. Pour venir en aide, je dis bien venir en aide aux agences, l’Etat a donné ce quota aux agences. Pour que nous nous retirions, il faudrait quand même qu’elles tamisent un peu leur semoule et que nous soyons avec les bons grains pour le bonheur des pèlerins. Ainsi, elles seront prises au sérieux. L’Etat n’a aucune volonté de faire main basse. Nous sommes là pour accompagner.

Pour preuve dès qu’on est en Arabie saoudite, c’est des pèlerins maliens. Nous ne pouvons pas cautionner ce qui est anormal. Les agents veulent le changement, mais devant leurs portes ils sont opposés, je ne suis pas d’accord. Je suis ce ministre de la République qui pense que le dernier mot revient à l’Etat. Et cela, je l’assumerai dans le respect des agences sérieuses, crédibles pour le rayonnement du secteur privé. Ceux-là qui ne sont pas là pour répondre aux exigences iront à la poubelle.

L’année prochaine si nous avons les mêmes responsabilités, nous ferons en sorte que le niveau de cahier d’exigences soit établi pour le pèlerinage ou du moins pour les agences de voyages voulant postuler pour affréter ou convoyer les pèlerins sur les lieux saints de l’islam.

 

Les Echos : Est-ce que vous pouvez dire aux Maliens que le pèlerinage 2015 ne connaîtra pas le même sort que celui de 2014 ?

  1. A. A. D. : Je ne suis pas de ceux-là qui pensent qu’il y a eu un sort au pèlerinage 2014. Certes, les gens se sont plaints, surtout sur le logement, c’est une réalité. C’était lugubre, ce n’était pas adapté, insalubre aussi. C’est réel. Il faut dire que nous partons pour chercher Dieu, ce n’est pas pour être dans le confort. Je suis d’accord que lorsqu’on fait sortir les pèlerins, il faut bien les traiter. Nous n’allons jeter l’anathème sur personne. Cette année, nous ferons en sorte que cela ne se reproduise. Nous tiendrons compte des observations. C’est pourquoi il y a des innovations..

Propos recueillis par

Amadou Sidibé

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