L’ouvrage permettra de produire 24.800 tonnes de céréales, dont 19.000 tonnes de riz paddy et plus de 63.400 tonnes de produits maraîchers
Le ministre du Développement rural, le Dr Bocari Treta, et les ambassadeurs d’Allemagne, Günter Overfeld, et du Canada, Louis De Lorimier, ont posé lundi à Dogoni, la première pierre du barrage de retenue d’eau de la localité. Ce village de la commune rurale de Sirakorola est situé à 50 kilomètres de Koulikoro sur la route menant à Banamba.
Ce 22 juin 2015 figurera désormais en bonne place dans les annales de ce petit village qui bénéficiera d’ici l’hivernage 2016 d’une retenue d’eau grâce à un ouvrage de 87 mètres de longueur avec des digues latérales pour un coût total de 120 millions Fcfa. Le directeur national du Génie rural, Adama Diarra, a précisé que la construction du barrage démarrera en novembre prochain, à la fin de l’hivernage, pour 5 mois d’exécution.
Cette réalisation est un des nombreux éléments du projet Renforcement de l’agriculture irriguée (Réagir) financé à hauteur de 35 milliards Fcfa pour une durée de 5 ans (2015-2019) par le Canada et exécuté par l’Allemagne pour 5 milliards Fcfa à travers ses deux agences de coopération technique et financière : la GIZ et la KfW.
La coopération entre le Mali et le Canada est vieille de plus de 42 ans et notre pays reçoit l’aide publique canadienne depuis 1972, a rappelé l’ambassadeur Louis De Lorimier. Depuis 2009, le Mali fait partie des 20 pays dans le monde sur lesquels le Canada a décidé de concentrer 80% de son aide bilatérale dans le cadre de son plan pour accroître l’efficacité de son appui.
Le secteur du développement agricole et la sécurité alimentaire figurent parmi les trois priorités d’intervention du Canada dans notre pays et absorbent 30% de l’enveloppe financière qui y est consacrée, a révélé Louis De Lorimier. Suite aux résultats remarquables du Projet d’appui à l’irrigation de proximité (PAIP), les coopérations allemande et canadienne ont décidé de soutenir les efforts du Mali pour la mise en œuvre du Programme national d’irrigation de proximité (PNIP), a souligné le diplomate.
Le projet Réagir appuiera l’intensification de la production agricole dans le respect de l’environnement, la diversification des cultures et une meilleure valorisation de la production par la transformation et la commercialisation. Il vise à accroître les revenus et la sécurité alimentaire des populations bénéficiaires des régions de Koulikoro (cercles de Koulikoro, Banamba, Dioïla et la partie sud du cercle de Kati) et Mopti (pays dogon et Delta intérieur).
Réagir s’attellera à la construction et la réhabilitation de micro-barrages, seuils d’épandage, pistes rurales, magasins de stockage, mesures anti-érosives et à la formation des différents acteurs. Ces actions contribueront à aménager, réhabiliter et consolider au moins 19.000 hectares de nouvelles terres agricoles irriguées, dont au moins 10% seront attribuées aux femmes. La production agricole attendue est de 24.800 tonnes de céréales, dont 19.000 tonnes de riz paddy et plus de 63.400 tonnes de produits maraîchers.
L’ambassadeur d’Allemagne, Günter Overfeld, a pris l’engagement que l’irrigation de proximité figurera parmi les priorités de la coopération allemande au Mali. Cet engagement a été notamment réitéré par Mme Christiane Hierarymus, le chef de division « Un seul monde sans faim » du ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ), qui a spécialement fait le déplacement pour la cérémonie.
Elle a expliqué qu’afin de rendre l’engagement allemand encore plus efficace, son département a lancé en 2014 l’initiative spéciale « Un seul monde sans faim » qui porte sur les dimensions « éradiquer la pauvreté et la faim, créer des emplois, des revenus et sauvegarder l’environnement ». Le Mali est un des bénéficiaires de cette initiative pour le renforcement de la résilience de populations vulnérables et pour la promotion de l’innovation dans l’agriculture.
Le ministre du Développement rural a souligné que la maîtrise de l’eau vise à affranchir, au maximum, la production agricole des aléas climatiques en rendant les ressources en eau disponibles et suffisantes pour la satisfaction des besoins des exploitations agricoles. L’analyse de l’évolution des superficies aménagées a montré le faible rythme des réalisations, inférieur à 15.000 hectares par an.
Le projet Réagir s’inscrit parfaitement dans ce contexte pour booster le rythme des aménagements, a noté le ministre Treta. Conduit à bon escient, le projet Réagir aura un impact certain sur la croissance économique et durable au profit des régions concernées en particulier, et l’ensemble du Mali en général, a assuré le ministre du Développement rural qui a promis que son département ne ménagera aucun effort pour une meilleure orientation et un suivi rigoureux axés sur les résultats.
M. COULIBALY
Source : L’Essor