La pression s’accentue sur le gouvernement thaïlandais. Des centaines de riziculteurs sont descendus à Bangkok pour réclamer des arriérés de paiement dus par le gouvernement dans le cadre d’un programme de subventions à la culture du riz. D’autres agriculteurs doivent les rejoindre dans la journée. Le mouvement antigouvernemental qui manifeste contre le gouvernement depuis trois mois tente d’enrôler ces paysans en colère dans leur campagne.
Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Des moissonneuses de riz sont garées dans l’enceinte du ministère du Commerce à la périphérie de Bangkok. Plusieurs centaines de riziculteurs venus des provinces du centre du pays ont planté leurs tentes dans le parking du ministère, bien décidés à ne pas partir tant qu’ils n’auront pas obtenu satisfaction.
Ils disent être venus car ils n’en pouvaient plus d’attendre. Ils ont vendu leur riz au gouvernement dans le cadre d’un programme de soutien au prix du riz, mais ils n’ont rien touché pour les dernières récoltes. Ils se disent amèrement déçus par la cheffe du gouvernement, Yingluck Shinawatra, qu’ils ont pourtant largement contribué à porter au pouvoir il y a près de trois ans.
Photos sur les iPad
Toute la matinée, des militants antigouvernementaux du mouvement qui paralyse la capitale depuis début novembre sont venus apporter de la nourriture et de l’eau aux paysans. Ces Bangkokois, peu au fait de la vie des campagnes, se font fièrement prendre en photo sur leur iPad à côté des paysans.
Pour le mouvement dirigé par l’ancien député Suthep Thaugsuban, cette révolte des riziculteurs est une aubaine inespérée. Elle crée un nouveau front pour un gouvernement déjà harcelé de toutes parts. De leur côté toutefois, les paysans semblent un peu mal à l’aise devant ce qui ressemble à une tentative de récupération.
rfi