Au Nord, les populations peuvent légitimement s’inquiéter de l’augmentation constante du terrorisme et de son financement générateur de troubles pour l’économie du Mali. Le plus intolérable concerne les vastes économies parallèles qui financent et blanchissent le trafic de ces lâches terroristes. Chacun sait que le terrorisme se nourrit d’une foule de faiblesses locales : instabilité politique, corruption du système, pauvreté galopante, violences ethniques et communautaires, taux élevé de chômage et sous-emploi en particulier chez nos jeunes. L’argent de ce trafic ne profite pas aux familles du nord qui sont victimes des actes criminels de ces narco jihadistes venus déstabiliser notre pays.
Fait encore plus marquant, le blanchiment des fonds effectué par les groupes terroristes et leurs financiers pour soutenir leurs activités criminelles a des conséquences néfastes sur la paix, la sécurité et le développement du Mali.
A l’heure où le monde entier lutte pour combattre le blanchiment de l’argent clandestin des réseaux mafieux, on constate une recrudescence des actes terroristes dans nos sous-régions. Implantés au Nord, les chefs islamistes d’Al Mourabitoune ont infiltré tous les systèmes, avec pour seul but de les exploiter et financer leurs activités. Celles-ci nécessitent des moyens logistiques lourds et donc des financements très importants.
A l’heure où le monde entier se préoccupe de cette gangrène, on constate chez nous des liens émergents d’alliances de circonstances et de coopérations entre groupes armés terroristes et groupes signataires des accords de paix ! J’avais déjà dénoncé par le passé ces associations de «MAA-lfaiteurs ».
Les effets dévastateurs du terrorisme et de son financement sont à considérer sérieusement alors que nous luttons tous pour notre survie quotidienne dans un contexte économique instable. Les terroristes se préoccupent uniquement de collecter des fonds pour le recrutement et le maintien de leurs combattants, l’achat d’armes et d’équipements pour répandre la mort au nom du Jihad.
Ils entretiennent une économie parallèle et utilisent leurs affidés qui manquent souvent de discernement pour reconnaitre les opérations suspectes liées au blanchiment de fonds. Les terroristes utilisent des sociétés fictives. Ils exploitent par la ruse des honnêtes commerçants et les populations, qui leur obéissent sous la menace.
Mais ne soyons pas dupes, ces liquidités illicites provenant des trafics d’armes, de munitions, de drogues et de rançons d’enlèvements ne profitent qu’aux terroristes. Le responsable financier du blanchiment d’argent pour le mouvement terroriste islamiste Al Mourabitoune, Adnan Abou Walid Sahraoui, excelle dans la corruption.
Comment expliquer la construction de certaines maisons somptueuses et l’achat de véhicules de luxe sans cette contrebande effrénée, alors que nous devons tous nous battre chaque jour pour survivre sans travail et sans argent. Ne soyons pas aveuglés, nous sommes bien témoins de la fréquence et de la nature meurtrière des attaques commises par ces jihadistes.
Le Mali souffre, car il est vulnérable au terrorisme et à son financement. Ne vous y trompez pas ce contexte économique délétère provient des effets dévastateurs du terrorisme. Il faut détecter et couper ses sources de financement, afin de priver les groupes terroristes de leur capacité à opérer, et par là même de dissuader tous ceux qui les soutiennent.
Source: Autre presse