Le corps de l’otage suisse tuée au Mali a pu être retrouvé et formellement identifié et sa dépouille sera transférée en Suisse dès que possible, selon un communiqué publié hier mercredi 31 mars 2021 par le ministère des Affaires étrangères à Berne. En octobre 2020, la Suisse avait été informée que le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), une alliance de groupes djihadistes affiliée à Al-Qaïda, avait exécuté Béatrice Stöckli, une missionnaire évangélique enlevée en janvier 2016 à Tombouctou.
L’annonce de son exécution était basée sur les témoignages d’autres otages libérés en octobre l’an dernier -dont la Française Sophie Pétronin- ainsi que sur une vidéo de revendication du GSIM, actif au Mali. »Il y a quelques jours, les autorités maliennes ont informé la Suisse que le corps d’une personne leur avait été remis, vraisemblablement celui de l’otage suisse », précise le ministère dans un communiqué. Les autorités maliennes ont fait prélever des échantillons d’ADN qui ont été analysés par l’Institut de médecine légale de l’Université de Zürich qui a confirmé que l’ADN est bien celui de l’ancienne otage. La dépouille de Mme Stöckli sera rapatriée en Suisse dès que les autorités maliennes auront donné leur accord. Elle sera ensuite remise à la famille, précise le ministère.
Toutefois, il faut souligner que des témoignages de Sophie Pétronin, otage française libéré le 8 octobre 2020 qui était la colocataire de la suissesse, l’on a pu comprendre qu’il n’y avait plus d’espoir de vie. Selon la Française, Béatrice Stöckli était souvent en altercation avec les gardes terroristes. Malheureusement, Sophie Pétronin raconte qu’après un énième conflit entre l’otage Béatrice Stöckli et les djihadistes, la Suissesse a été emmenée « derrière une dune ». Puis il y a eu « un coup de feu ». La missionnaire, qui travaillait dans la région de Tombouctou, n’est jamais revenue.
Rapport accablant de l’ONU sur Barkhane
- Florence Parly annoncée à Bamako pour tenter d’éteindre le feu
- La France insoumise dénonce les “mensonges’’ de Parly et Le Drian
Le rapport de l’ONU est clair : ce sont essentiellement des civils qui ont été tués le 3 janvier dernier dans la frappe de Barkhane près de Bounti. À Paris, la nouvelle passe mal. Malgré que le ministère de la Défense et de l’armée maintienne que Barkhane a frappé des terroristes, un ministre est attendu à Bamako dans les prochains jours selon un média français. Les élus de la France insoumise enfoncent le clou dans la plaie.
Même si l’on tente de faire croire que “la visite au Mali de la ministre française des Armées, Florence Parly, était prévue de longue date’’, il est difficile de croire en cette version en ce moment, affirment certains observateurs reconnaissent de même les méthodes de la France.
Selon ce média, la ministre arrive à Bamako, avec au moins deux représentants de pays qui ont leurs troupes dans le septentrion malien, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Mais il est évident que le rapport de l’ONU sur la frappe française de la localité de Bounti fera partie des sujets sur la table.
Sur ce point, Paris et Bamako sont plutôt sur la même longueur d’onde. Peu après l’intervention de Barkhane, dans ce village malien de Bounti, un communiqué de l’armée malienne appuyait la thèse française. Ce sont bien des djihadistes qui ont été visés. La ministre française défendra donc ici cette version des faits. Depuis mardi passé, le rapport d’enquête de l’ONU sur les frappes de Bounty passe mal chez les autorités françaises qui tentent par tous les moyens de se justifier sans convaincre. “Nous avons un rapport de l’ONU, auquel nous avons d’ailleurs contribué, qui n’avance aucune preuve, que des témoignages. Des témoignages dont on ne connait pas l’origine et dont on ne connait pas les conditions dans lesquelles ils ont été recueillis, en particulier si les personnes qui ont témoigné ont une allégeance à des groupes terroristes ou des puissances étrangères’’, indique le communiqué l’État-major des armées françaises à la suite de la publication du rapport de l’ONU.
Mais le rapport de la division des droits de l’homme de l’ONU indique que la frappe a visé une centaine de civils, qui participaient à une cérémonie de célébration d’un mariage, dix-neuf civils ont été tués, selon le même rapport, qui ajoute, cependant : 5 présumés djihadistes armés étaient également présents sur les lieux, dont trois ont été tués.
Il n’y a pas de doute sur le fait qu’il y ait eu une bavure à Bounty, selon la MINUSMA qui déclare même qu’il s’agit d’une violation du droit international humanitaire.
La France insoumise dénonce et enfonce le clou
Les députés de La France insoumise(LFI) ont appelé hier mercredi 31 mars les ministres Florence Parly et Jean-Yves Le Drian “à se récuser’’ et dénoncent des « mensonges » du gouvernement à propos de la frappe aérienne française à Bounty au Mali survenue en janvier dernier.
Pour ces élus du LFI dans l’enquête des Nations Unies sur cette frappe aérienne française qui a tué 19 civils, lors d’un mariage près de Bounti, “fait voler en éclat la thèse intenable’’ du gouvernement français “selon lequel aucune faute ou erreur n’aurait été commise’’.
“Les ministres qui ont menti doivent se récuser’’, a été le refrain du groupe LFI à l’Assemblée. “Une enquête est nécessaire pour déterminer si un dysfonctionnement est à l’origine de ces morts. Le groupe La France insoumise déposera une demande de commission d’enquête’’ parlementaire pour “rechercher les responsabilités’’, indique-t-il.
Pour ces députés français qui réclamaient à plusieurs reprises un débat sur le retrait des troupes françaises déployées au Sahel, “un plan de fin de mission au Mali doit être soumis au Parlement au plus vite’’.
Les autorités françaises sont désormais acculées de partout dans le Sahel et même dans leur propre pays avec ce communiqué du LFI relevant le flou qui entoure la présence française au Sahel et plus particulièrement au Mali.
Bourama Kéïta
Source : LE COMBAT