Enfin, le Dialogue dit national inclusif s’est tenu mais à la clé aucune surprise : les problèmes étaient connus depuis fort longtemps et les solutions proposées aujourd’hui ne sont point nouvelles. Et finalement, le plus important demeure les centres d’intérêt et les conditionnalités de l’oppositions : la question essentielle demeure l’ordre de priorité et de traitement des problèmes et surtout la garantie d’application des résolutions convenues !
D’ailleurs, j’ai relevé le constat final du Journal “Le Soir de Bamako” n°5248 du lundi 23 décembre 2019, page 5, concluant à propos du Dialogue que « les classes politiques présentes aux travaux ont un sentiment satisfaisant, mais restent sceptiques quant à l’application des résolutions et recommandations ». En un mot, cela confirme simplement les inquiétudes et appréhensions du FSD dont la prise en compte des conditions et propositions de balisage aurait permis de lever les doutes et équivoques qui fusent aujourd’hui.
Et c’est dommage pour le Mali, avec tant de mobilisation d’énergies humaines, d’espérances légitimes et de moyens matériels, pour ne laisser que cet arrière-goût d’inachevé !
Le plus inquiétant est que parmi la foultitude de questions et de solutions d’approche identifiées l’on soit parvenu, comme par miracle, aux « résolutions » suivantes :
- Résolution n°1 portant sur l’organisation des élections législatives ;
- Résolution n ° 2 portant organisation du référendum constitutionnel ;
- Résolution n° 3 portant sécurité et retour de l’administration ;
- Résolution n°4 portant sur l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger.
Présentées dans un certain ordre (fortuit ?), ces quatre « résolutions » sont la priorité des priorités à exécuter immédiatement en 2020, et la litanie des autres « recommandations » de vœux pieux peuvent attendre… 2023, que dis-je 2030.
Et, veuillez apprécier « le pouvoir de prestidigitation » du FSD qui, dans un communiqué avait prévenu que “tel qu’il se déroule, le dialogue national inclusif à des finalités connues et une mise en scène ficelée qui sont absolument contraires aux intérêts du Mali” ; il s’agit en l’occurrence de l’application de l’Accord issu du processus d’Alger et de la révision constitutionnelle.
Toutefois, il faut dire qu’il ne fallait pas nécessairement une grande capacité de divination pour se rendre à cette évidence, puisque le fameux Accord politique de gouvernance n’avait comme objectifs principaux que l’application de l’Accord issu du processus d’Alger et la tenue d’un dialogue devant aboutir à un projet de loi de révision constitutionnelle.
Donc, tout ça pour ça ! Au finish, toute cette débauche d’énergies et de coups fourrés autour du Dialogue n’est que subterfuges pour parvenir à ces fins connues d’avance, et dont l’atteinte ne pouvait tolérer les « conditions » de participation posées par l’opposition, dont finalement on déplore faussement l’absence aux assises du Dialogue.
Au surplus, l’URD était préparée et prête à toute éventualité de dialogue sur toutes questions nationales ou les préoccupations sociopolitiques de tous ordres, tant à travers la profondeur de son projet de société et de son programme politique que par la pertinence de ses propositions de réformes affinées au fil d’ateliers et séances d’échanges avec des partenaires politiques et sociaux.
C’est cela qui inquiétait plus d’un, et la crainte de ne pouvoir canaliser les positivités débordantes qui couvaient, poussait à nous sortir du jeu par le rejet péremptoire des conditions de participation du FSD au DNI, alors même que leur acceptation ne coûterait rien, et bien au contraire, leur prise en donnerait plus de crédit et de confiance autour du Dialogue envisagé. Mais hélas !
Du reste, ce sont des réserves similaires que la Plateforme Anko Mali Dron, la CNAS-Faso Hèrè, l’ADEPM ou même le parti SADI ont exposé pour justifier leur non-participation. Et le temps et les faits nous donnent simplement raison !
Source: L’Aube