De pressants appels à « rejoindre » le processus de mise en œuvre des « résolutions et recommandations » du Dialogue fusent de toutes parts à l’adresse des non-participants aux assises susdites. J’en suis éberlué, au regard du zèle et du ton de ceux qui, aujourd’hui dans le giron du pouvoir en place, nous écorchent ; alors qu’il y a juste quelques temps, étant dans nos rangs à l’opposition, poussaient les lignes plus vers un jusqu’au-boutisme de mauvais aloi, n’eut été la lucidité des leaders de l’opposition qui ne voyaient et ne voient, eux, que l’intérêt supérieur du Pays.
A mon entendement, ceux qui ont convenu des modalités de tenue du Dialogue peuvent bien en assurer et assumer les mécanismes de mise en œuvre, puisqu’aucune oreille attentive n’a été prêtée aux demandes raisonnées des non-participants, qui ne pouvaient plus se contenter des « promesses » d’application des résolutions venant d’un pouvoir qui en a fait avaler des couleuvres.
D’ailleurs, rien de nouveau en termes de problèmes nationaux et de solutions, qui d’ailleurs relèvent tout simplement du rôle régalien et de la gestion quotidienne d’un gouvernement, défaillant devant l’éternel, et tout aussi gros jean comme devant, aujourd’hui comme à l’entame du premier quinquennat.
Les gardiens de la République veillent, et le Peuple ne sera pas trahi. L’opposition patriotique qu’on a voulu dépeindre en diable, sous des présupposés de mains tendues et d’appels à l’union sacrée ponctués de fausses notes et d’invectives, puis jeter en pâture, jouera pleinement son rôle légal et son devoir républicain de « suivre et de critiquer l’action gouvernementale », et ce, aux côtés des autres forces vives sociales. En tous les cas, l’application aveugle de l’Accord issu du processus d’Alger ne passera pas, pas plus qu’une révision scélérate de la Constitution de 1992.
La solution est qu’une fois il est établi que les problèmes et leurs solutions sont connus et même allègrement listés par des participants de bonne foi au Dialogue mais peu avertis au jeu politicien qu’on leur a servi, il faille traiter ces « problèmes et solutions » par ordre de priorité des intérêts de la Nation, suivant l’agenda du Mali, et pas autre. Nous y veillerons pour sûr !
Bonne et heureuse Année 2020 à toutes et à tous, et la lutte continue pour un Mali pour debout et digne. Vive la République, vive le Mali !
Ibrahim Ikassa Maïga
Source: L’Aube