Alors que la tension entre le Mali et la République algérienne démocratique et populaire va crescendo, la Commission de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a réagi par un communiqué du 9 avril 2025, invitant les deux pays à désamorcer la tension, à favoriser le dialogue et à utiliser les mécanismes régionaux et continentaux pour régler le conflit.
La détérioration des relations unissant les autorités de Bamako et celles d’Alger a contraint la CEDEAO à réagir. Elle s’est prononcée sur la situation par un communiqué en partageant sa profonde préoccupation avec la communauté malienne et algérienne. Consciente que le Mali, sous le régime militaire en cours n’a daigné claquer sa porte, elle énonce néanmoins avoir suivi avec inquiétude les récents développements qui ont affecté les relations entre la République du Mali et l’Algérie. Via la Commission, la CEDEAO signale sa profonde préoccupation face à cette situation. L’Organisation ouest africaine semble être opposée à la conduction de ces pays voisins à une éventuelle guerre. Tant au Mali de l’ex-colonel bombardé général d’armée, Assimi Goïta, tout comme en Algérie de Abdelmadjid Tebboune, des manifestations de soutien ont eu lieu de part et d’autre. Ce qui laisse augurer une probable dramatisation de la situation. Et les pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest d’être précis, « la Commission de la CEDEAO lance un appel au Mali et à l’Algérie pour qu’ils désamorcent la tension, favorisent le dialogue et utilisent les mécanismes régionaux et continentaux pour régler les différends ». A ces désaccords s’ajoutent ceux de décembre 2023. Date à laquelle, doit-on le rappeler, une crise diplomatique a éclaté entre les deux pays voisins, partageant et ayant pourtant des passés historiques en commun. La situation est partie d’une rencontre tenue à l’époque à Alger. Laquelle a été organisée par des personnes (dont imam Mahmoud Dicko) considérées comme hostiles à la transition malienne, ainsi que des groupes armés signataires de l’Accord issu du processus d’Alger pour la paix et la réconciliation nationale. Les intéressés se sont inscrits dans une logique de tenir ladite rencontre pour parler de la paix au Mali à Alger. A cet effet, le régime de Goïta, par le canal du ministre Abdoulaye Diop a convoqué l’ambassadeur algérien au Mali. A son tour, celui du Mali à Alger a été également convoqué par le régime de Abdelmadjid Tebboune, président de la République algérienne. D’où la naissance d’une crise qui se poursuivra jusqu’en mars 2025. Date à laquelle le général de brigade Mohamed Amaga Dolo, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Mali à Alger a présenté ses lettres de créance au président algérien. Le diplomate avait, à cette occasion, promis le renforcement de la coopération entre le Mali et l’Algérie avant la naissance de la présente crise. Ajoutons que la tension en cours est partie de la destruction, dans la nuit du 31 mars au 1er avril dernier, d’un drone appartenant à l’armée malienne à Tinzawatène, dans le cercle d’Abeïbara, région de Kidal. L’Algérie déclare avoir détruit le drone qui semblerait violer son espace aérien, alors que les autorités de Bamako, quant à elles, protestent en disant que le drone était en mission sur le territoire malien.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS