Après des changements à la tête de la Sécurité d’Etat et au niveau du chef d’Etat – major général des armées, rien ne va entre l’ancien putschiste Amadou Aya Sanogo et Soumeylou Boubèye Maiga actuel ministre de la Défense. En effet, le chef des mutins de Kati qui a contraint ATT à fuir le Palais, et par – delà, le pays, est en délicatesse avec son ministre de tutelle. Réduit à sa plus simple expression depuis son débarquement au forceps de la ville garnison, Sanogo pointe, aujourd’hui, un doigt accusateur sur l’ancien chef de la Sécurité d’Etat qu’il soupçonne selon des informations de le mettre sous l’éteignoir et de le « liquider » à petit feu.
Face à cette situation, IBK se trouverait dans un dilemme. Discrètement, le Général quatre étoile aurait « instruit » à IBK de limoger son ministre de la Défense, quel que soit le prix à payer. Agacé par une telle proposition, le président de la république attendrait, selon la même source, les élections législatives pour se débarrasser de Boubèye, lui qui a rejoint son camp depuis les premières heures. Mais pour l’observateur averti de la scène politique malienne, ce parachutage de SBM dans le giron d’IBK n’est qu’une fascination, si tant est que, c’est lui l’instigateur du plan machiavélique ayant forcé l’ancien Premier ministre à la démission de l’ADEMA. Faut-il conclure que Sanogo est toujours aussi puissant nonobstant sa position d’infortune actuelle ?
On annonce dans les hautes sphères de l’Etat que Sanogo serait sur le point de lever le voile sur certains aspects de leurs relations amoureuses discrètes avec IBK ayant conduit au complot au plus haut niveau s’il est lâché par l’instance dirigeante actuelle. Et IBK n’a pas intérêt à ce qu’une telle déclaration soit rendue publique, selon nos informations. Si Sanogo fait toujours peur, cela procéderait très probablement de cette situation, renchérit la même source qui indique que : « Au cas où Sanogo est remis à la justice, cela voudrait dire que le ministre de la Défense est en mission commandée ».
Pour d’autres plus proches de l’ancien mutin, IBK ne doit pas occulter l’aide que le militaire lui a apporté lors de la dernière présidentielle. Même là, nul ne sait aussi si le président, par péché d’orgueil, le livrera à la justice, crédibilité oblige, pour couper cours aux rumeurs l’indexant de couloir couvrir un personnage devenu problématique.
Mais que soit l’une ou l’autre option, IBK sortira amaigri de ce duel fratricide mettant aux prises deux de ses meilleures gardes rapprochées. Surtout un duel qui semble acquis à l’enfant de Gao très rusé dans ce genre d’exercice.
Sanogo doit-il arrêter de pleurnicher ? Et Soumeylou doit-il savoir que l’Ami de son ami est son ami ?
Issiaka Sidibé