Le Général Yamoussa Camara est le premier officier à soutenir le groupe de sous-officiers putschistes Sanogo, Konaré et Seyba Diarra se saoulaient à Kati au moment des combats…

 
Un des acteurs-clés du putsch de mars 2012, le sergent (devenu sergent-chef) M’ PE Goïta finalement décidé de rompre le silence pour témoigner à visage découvert face à ’histoire. Il a été arrêté et radié de l’armée suite à la mutinerie de septembre 2013. Mais n’empêche qu’il garde toute sa sérénité, même si ses propos font ressortir le
ressentiment d’un homme trahi et désabusé. Nous vous livrons son récit, disons plutôt ses confidences, sans aucun commentaire. Nous préférons laisser nos lecteurs en tirer tous les enseignements nécessaires.

Comment M’Pê Goïta est-il venu dans l’armée ? «J’étais membre du mouvement civique à Sikasso du temps de Moussa Traoré en 1988. J’ai intégré l’armée en 1992 et j’ai été affecté dans le corps des «Bérets-verts».
Malaise dans les rangs à cause de la situation au nord du pays La situation était très difficile pour nous à la suite de la rébellion menée par Bahanga en 2009… Je me souviens qu’entre Tinzawaten et Kidal, notre convoi apassé dix jours environ, sans pouvoir avancer. La situation était particulièrement pénible. Nous avons souffert sur les collines et les rochers où nous étions littéralement bloqués… Nous sommes enfin parvenus à nous dégager…

Nous sommes revenus à Kati suite à une période d’accalmie. Mais les troubles ont repris et nous avions reçu l’ordre de repartir au combat. Nous avons tenu à alerter les plus hautes autorités à propos de nos conditions de vie et séjour. Nos camarades mouraient en grand nombre et personne n’en disait mot. On voulait comprendre réellement ce qui se passait. Il y avait beaucoup de zones d’ombre dans cette rébellion qui embrasait le nord du pays. On voulait juste comprendre. Raison pour laquelle nous avions délégué Djinéba Fomba pour transmettre nos doléancesau Commandant de zone de Kati, le Colonel-major Prosper Traoré.