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Tel-Aviv et N’Djamena normalisent leurs relations diplomatiques : Israël part à la reconquête de l’Afrique

Évincée presque totalement de l’Afrique au milieu des années 1970, Israël est en voie de reconquérir le terrain perdu. Cette reconquête a commencé à s’opérer il y a près d’une quarantaine d’années avec la reprise des relations diplomatiques entre I’Etat hébreu d’une part et la Côte d’Ivoire (1980), le Cameroun (1980), le Zaïre (1982), le Liberia (1983) et le Togo (1987) d’autre part.

Les liens entre Tel-Aviv, à la recherche de soutiens diplomatiques et de débouchés commerciaux, et les principales capitales de l’Afrique de l’Est se sont aussi considérablement raffermis à la même période. Depuis, les Israéliens n’ont cessé d’avancer leurs pions sur le continent. Pour encourager le mouvement, une directive a été signée il n’y a pas longtemps pour inciter les entreprises israéliennes à se lancer à la conquête du marché africain, «un marché d’avenir». Un marché que se disputent déjà âprement de nombreuses puissances.

Mais le retour de l’Etat hébreu en Afrique s’explique avant tout par un recul considérable de l’influence des pays arabes et un fléchissement de leur position concernant la cause palestinienne. C’est sans doute ce constat qui a amené les pays africains à redéfinir leurs liens avec Israël, surtout que les nations arabes se bousculent elles aussi à la porte d’Israël.

Le dernier pays africain en date à avoir donc décidé de tourner la page de la résistance afro-arabe contre le sionisme est le Tchad d’Idriss Deby Itno. C’est d’ailleurs depuis la capitale tchadienne N’Djamena que le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, s’est fait le plaisir d’annoncer dimanche, sur un ton triomphal, la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays. Cette normalisation est venue en réalité donner un verni officiel aux échanges officieux mais denses entre Tel-Aviv et N’Djamena. Cela vaut surtout pour le domaine sécuritaire. Des observateurs évoquent à ce propos la vente d’armes légères et de drones israéliens au Tchad.

Recul des Arabes

Avant de rallier la capitale tchadienne, le Premier ministre israélien avait qualifié sa visite dans ce pays de «percée historique». Et signe qu’Israël gagne effectivement du poids dans la région, Khartoum a, selon la presse israélienne, laissé l’avion de Benyamin Netanyahu traverser l’espace aérien du Soudan du Sud, contrôlé par l’armée de l’air soudanaise. Contrairement à ses prédécesseurs, le Premier ministre israélien s’est en effet engagé dans une campagne active pour nouer, ou renouer des liens avec les pays africains, y compris musulmans.

A ce propos, il apparaît que le Tchad représente tout particulièrement une pièce centrale dans sa stratégie de conquête de l’Afrique. La raison en est évidente. «C’est un Etat musulman immense, frontalier de la Libye et du Soudan. Cette visite fait partie de la révolution que nous menons dans le monde arabe et musulman que j’avais promis d’accomplir», avait déclaré Netanyahu à l’aéroport Ben Gourion avant son départ pour N’Djamena. Et d’ajouter : «Le Tchad est un pays très important pour Israël. Le futur de l’Afrique dépend du futur d’Israël. Ce qui se passe ici influence ce qui se passe dans le monde. Vous l’avez compris, nous l’avons compris et nos alliés aussi doivent le comprendre.»

Profondeur stratégique

Désormais, le nouveau défi que se propose de relever Benyamin Netanyahu consiste à ramener le Mali dans son giron, pays ayant rompu ses relations diplomatiques avec Israël en 1973, soit une année après le Tchad. La presse israélienne annonce, à ce propos, que le cabinet de Netanyahu se prépare à une visite historique du Premier ministre malien, Soumeylou Boubeye Maiga, «dans les prochaines semaines». La même source précise que Netanyahu espère que ce voyage aura lieu avant les élections du 9 avril.

Cela fait au moins une année que Benyamin Netanyahu a commencé à travailler au corps son homologue malien, qu’il a rencontré en marge d’un sommet au Liberia. C’est précisément lors de cet événement qu’il aurait arraché à Ibrahim Boubacar Keita la promesse d’enclencher un processus de réchauffement de leurs relations entre Israël et le Mali. Aussi la presse israélienne se dit-elle convaincue que la visite de M. Maiga va marquer un processus similaire à celui avec le Tchad. Si cela venait à se confirmer, l’Algérie sera certainement contrainte d’intégrer cette nouvelle donne dans ses approches régionale et continentale. Cela vaut surtout pour le Mali qui est considéré comme sa profondeur stratégique.

Source: elwatan

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