N’DJAMENA (Reuters) – Le conseil militaire au pouvoir au Tchad depuis la mort du président Idriss Déby la semaine dernière a nommé lundi l’ancien Premier ministre Albert Pahimi Padacke à la tête d’un gouvernement de transition, une décision aussitôt dénoncée dans l’opposition.
L’armée a pris les rênes du pouvoir après l’annonce de la mort au combat le 19 avril d’Idriss Déby, qui dirigeait le pays depuis 1990 et venait tout juste d’être réélu. Plusieurs dirigeants d’opposition ont dénoncé un coup de force des militaires et l’un d’eux a estimé lundi qu’ils n’avaient pas le droit de nommer un Premier ministre.
Le conseil militaire, présidé par Mahamat Idriss Déby, fils du président défunt, a assuré qu’il rétrocéderait le pouvoir aux civils à l’issue d’élections démocratiques dans 18 mois.
L’évolution de la situation institutionnelle à N’Djamena est suivie de près à l’étranger, le pays étant l’un des principaux soutiens de l’Occident dans les opérations militaires internationales en cours contre les groupes djihadistes au Sahel.
Albert Pahimi Padacke, déjà Premier ministre de 2016 à 2018, était arrivé en deuxième position de l’élection présidentielle du 11 avril, derrière Idriss Déby mais il était considéré comme un allié de ce dernier.
Yacine Abderahmane, président du Parti réformiste, un mouvement d’opposition, a déclaré à Reuters qu’il n’accepterait pas sa nomination à la tête du gouvernement.
“Il n’appartient pas au conseil militaire de transition de désigner un Premier ministre de cette manière solitaire. Nous voulons qu’il y ait des discussions entre les partis politiques, la société civile et d’autres acteurs afin de parvenir à un consensus”, a-t-il dit.
(Version française Myriam Rivet et Marc Angrand)
Source : REUTERS