D’après nos sources, plusieurs officiers s’amusent à soustraire un certain montant sur les paies de leurs soldats. Si au Mali plusieurs mécontentements au sein de l’armée tchadienne sous bannière MINUSMA ont été gérés sous cape, au Tchad plusieurs ras-le-bol ont débordé avec des cas de morts d’homme.
D’ailleurs, plusieurs médias avaient évoqué les incidents au sein de la DGSIIE et au sein des gardes et nomades du Tchad. Plus d’une dizaine de morts sont effectivement comptés. Les motifs sont nombreux, partant de problème de traitement particulier non adéquat, de soustraction injustifiée sur les soldes de certains militaires, jusqu’à la non-exécution de mission militaire comme ce fut le cas au nord du Tchad notamment au Tibesti.
Ces derniers jours, l’information qui passe difficilement au sein d’une bonne frange de militaire tchadien est l’annonce de l’envoi de militaire au Burkina Faso. Il faut dire que si la demande est faite au sein du G5 et qu’Idriss Déby semble l’entériner, c’est auprès des Tchadiens que l’interrogation fuse.
– Comment Idriss Déby envoie ou donne son accord de l’envoi de troupe au Burkina Faso sans l’accord de l’Assemblée nationale, même si celle-ci est majoritairement soumise à sa botte ?
– Quelle est cette manière absolue de faire fi de l’avis des tchadiens en envoyant ses fils mourir ailleurs loin de leurs familles ?
Antérieurement :
– Un officier Zaghawa refuse d’aller en mission au Tibesti et exige le paiement des frais de missions antérieures, ainsi que de ses salaires.
– S’en sont suivies des altercations. Sur le champ, le mécontent abat son Chef de groupement, un colonel arabe, et son chef d’équipe un officier Zaghawa. Il a blessé d’autres éléments.
– Un 2e incident s’est produit une demi-heure plus tard. Un autre élément de la même unité a à son tour abattu son Chef et son adjoint, tous deux Zaghawas, et blessé d’autres éléments présents.
– Les deux auteurs ont été abattus. Au total 5 morts et des blessés repartirent entre La Renaissance et le HGRN. Il s’agit du 2e Groupement de la DGSSIE basé à Farcha-Jardin, certainement au jardin de Déby.
Bien évidemment, tout le monde connaît le mode opératoire du président tchadien tellement il est méprisant envers son peuple. Déby a toujours décidé sans l’aval ou l’avis de qui que ce soit.
Mais, une prise de conscience semble se construire au sein des militaires tchadiens. Au sein de la plateforme du réseau social Béri média, plusieurs vocaux y compris de militaires expliquent leurs calvaires dans l’armée, leurs traitements, et la façon que certains officiers proches du clan les maltraitent. Ils le disent sans contours qu’aller mourir loin de sa famille ne fait que la gloire d’un seul homme, et qu’après plus personne ne s’occupe de leurs familles. Ils exhortent de ne pas partir hors du territoire national. Une fronde s’installe petit à petit.
Ailleurs, les autres militaires font tout pour se soustraire aux missions qui consistent à les envoyer pour faire la guerre à l’étranger.
Si toutes ces observations sont émises, nous sommes encore loin d’une prise de conscience collective qui fait de l’armée une institution apolitique. Le jour où l’armée tchadienne cessera d’être, le porte flambeau d’un individu, la dictature disparaitra et beaucoup de choses changeront dans notre pays. Pour l’instant, continuons de rêver, au moins cela est encore permis.
Tchadanthropus-tribune