Avoir peur et vouloir diriger un pays ne sont pas compatible. C’est ce que l’artiste Salif Keita veut faire comprendre au Président de la République. Il demande à IBK de se ressaisir ou à défaut de partir avant qu’il ne se voit chasser du pouvoir.
Après l’attaque de plusieurs camps au nord du pays par des « jihadistes » occasionnant la mort de plusieurs dizaines de soldats, les contestations pour dénoncer le comportement et le jeu trouble de la France a pris de l’ampleur au Mali. Plusieurs manifestations ont été organisées contre le comportement de la force Barkhane et la Minusma. Et, d’autres sont programmées à Bamako et dans les régions.
En clair, nombreux sont nos compatriotes qui pointent un doigt accusateur sur la France par rapport à ce qui arrive au nord du Mali. D’autres vont jusqu’à accuser Barkhane de complicité des tueries des militaires maliens. Sans preuve !
C’est dans ce climat de tension et d’incompréhension entre population malienne et autorités maliennes et françaises, qu’un grand nom de la musique malienne, Salif Keita s’est pris au Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita pour sa gestion qu’il trouve « calamiteuse » de la crise du nord.
Dans une vidéo qui circule depuis vendredi 14 novembre sur les réseaux sociaux, le maestro n’est pas allé par quatre chemins pour étaler ses vérités. Afin que les esprits mal intentionnés n’interprètent mal ses propos, il commence à dire qu’il n’est nullement contre le Président IBK et qu’il ne peut être qu’un petit frère.
Dans son « one man show », l’enfant de Djoliba (son village natal) appelant IBK de Koro (grand –frère), l’a interpellé sur le rôle qu’a joué Macron, la France dans les différentes tueries des soldats maliens au nord du pays. Salif Keita est allé jusqu’à dire que les jihadistes sont à la solde de la France pour tuer nos soldats et crée ainsi la désolation. « Ils tuent et viennent donner des fausses rumeurs et accuser les jihadistes alors qu’il n’en est rien », dit-il.
Pourquoi le chef de l’Etat reste silencieux, selon lui ? Salif affirme qu’IBK qui suit aveuglement Emmanuel Macron a peur que ce dernier ne le lâche en plein exercice du pouvoir. A ses dires, le locataire de Koulouba n’est pas un roi en soi et que s’il a peur de prendre ses responsabilités vis-à-vis de Macron, qu’il cède sa place à celui qui peut avoir le courage de dire ses opinions.
Les propos de Salif ne sont pas tombés dans des oreilles de sourds. Aussitôt fait, le post était au centre des causeries avec des réactions tous-azimuts. Pour certains, la façon de dire et de s’adresser à IBK peut plaire ou déplaire. « Mais ce n’est que de la pure vérité ce qu’a dit Salif », a martelé Issa Doumbia, activiste. A l’instar de M. Doumbia, ils sont nombreux à dire que la France en est pour beaucoup dans les malheurs des maliens, des tueries.
Le Président IBK, face à la situation chaotique du pays, a aujourd’hui, l’obligation de se « reprendre » et d’écouter son seul peuple.
Mamadou Sidibé
Source: Arc en Ciel