Les commerçants arabes de la ville de Gao se sont regroupés, hier lundi, devant le gouvernorat de Gao pour manifester leur mécontentement contre la disparition de deux jeunes de leur communauté, dont un a été retrouvé sans vie dans le fleuve Niger au niveau de la localité de Taboye.
Hier lundi, à travers la ville de Gao, des rumeurs faisaient état d’un combat en cours entre les mouvements armés de Gankoy ou Gaday So. En fait, rien n’en a été.
Pour toutefois apaiser la tension entre la communauté sonhrai et la communauté arabe, aujourd’hui en deuil, le directeur de cabinet du gouvernorat de la Région, Boubacar Bagayoko a organisé une rencontre de sensibilisation et d’information dans la salle de réunion du gouvernorat. Ont pris part à la rencontre, les conseillers consultatifs auprès des autorités intérimaires, Sidi Elmoctar Kounta dit Dao de la communauté arabe, Mohamed Baye Diallo (communauté sédentaire). La rencontre s’est déroulée en présence du commandant de la zone de défense N° 1 de Gao, le colonel Yacouba Sanogo, du commandant de compagnie de la gendarmerie, Ogobara Guindo, du commandant du 7è groupement de la Garde nationale, Oumarou Berthé et du chef de Barkhane, Servera Arnaud. Le représentant de la communauté arabe et conseiller consultatif auprès des autorités intérimaires de Gao, Sidi Elmoctar Kounta, a salué le travail accompli par l’Etat dans le cadre de la réconciliation. Il a lancé un appel à ses frères Arabes afin qu’ils ne fassent pas l’amalgame et les a invités à laisser l’Etat mener son enquête en vue de l’identification des auteurs de ce crime perpétré contre un des leurs.
Quant à Mohamed Baye Diallo, conseiller consultatif de la communauté sédentaire, il a lui aussi expliqué que depuis trois jours une médiation est en cours avec les notabilités religieuses de Gao pour trouver une solution d’apaisement des cœurs de toutes les communautés vivant dans la Région de Gao. Il a précisé que les coupables seront traduits devant la justice et qu’ils ne bénéficieront du soutien d’aucune communauté.
Le président du conseil de cercle de Bourem, Hamdi Ould Lassane, a pour sa part demandé qu’une enquête minutieuse soit menée pour arrêter les auteurs de l’acte criminel. Quant à l’aile politique de la Plateforme, Habiboulah, elle estime que force doit revenir à l’Etat pour juger et punir les auteurs du crime.
Le directeur de cabinet du gouvernorat de Gao, Boubacar Bagayoko a écouté les interventions des deux communautés, arabe et sonhrai. Il a exhorté les deux parties à laisser l’Etat faire ses enquêtes afin de traduire les coupables devant la justice. Il a aussi lancé un appel à témoignage visant à permettre aux forces de l’ordre de disposer d’indices susceptibles de les conduire aux coupables.
Abdourhamane TOURÉ
AMAP-Gao
Source: Essor