Le Programme présidentiel d’urgences sociales d’accès à l’énergie pour la période 2017-2020 invite le département en charge de l’Energie et de l’Eau à faciliter l’accès physique et financier des populations à l’énergie, notamment dans les zones semi-urbaines et rurales. C’est dans cette optique que le projet d’énergie solaire pour le développement rural (PESDR) sous l’approche « reverse linkage » vient de voir le jour.
Le lancement de ce projet, couplé à un atelier technique de démarrage de ses activités, s’est déroulée hier au Radisson Blu par le ministre de l’Energie et de l’Eau, Malick Alhousseini, en présence du représentant de la Banque islamique de développement, Noureddine Mabrouk, du président directeur général de l’Agence malienne pour le développement de l’énergie domestique et de l’électrification rurale (AMADER), Mamadou Ouattara et du représentant du maire de la commune IV, Modibo Kéita. L’atelier a regroupé les autorités administratives et politiques de la Région de Ségou et du cercle de Macina, les représentants des ministères et services techniques concernés et les partenaires techniques et financiers. Y étaient invités, l’Office national de l’électricité et de l’eau (ONEE) du Royaume du Maroc et la société nationale d’électricité du Burkina Faso (SONABEL).
Selon le ministre Malick Alhousseini, le projet d’énergie solaire pour le développement rural, sous l’approche «reverse linkage» au Mali, financé par la BID, cadre parfaitement avec les politiques publiques d’accès de nos populations rurales à l’énergie.
En effet, ajoute-t-il, l’accessibilité géographique et financière de l’énergie est une préoccupation des plus hautes autorités. Ainsi, le transfert du service public de l’énergie à la société EDM Sa, dans tous les chefs lieux de cercle et localités aboutira d’ici 2020 à l’électrification de 21 localités et à la baisse du prix du KWH d’électricité de 250 Fcfa à environ 98 Fcfa, a indiqué le ministre avant de déclarer que ce projet vient renforcer la capacité du Mali en matière d’électrification rurale dans les localités des communes de Sana et de Saloba, dans le cercle de Macina.
Le président directeur général de l’AMADER, Mamadou Ouattara a soutenu que le projet présente des particularités qui font de lui un projet novateur. En effet, selon lui, c’est la première fois que des villages soient électrifiés à partir de centrales 100% solaire et c’est également la première fois que plusieurs villages soient alimentés à partir d’une seule centrale. Le représentant de la BID, Nouraddine Mabrouk, a rappelé que malgré les efforts considérables entrepris par le gouvernement et ses partenaires, notamment la BID au cours des 10 dernières années, l’accès à l’électricité reste un défi à relever en milieu rural, où le taux d’accès est environ de 18 % seulement.
Il a réaffirmé l’engagement de la BID à soutenir le développement rural pour lutter contre la pauvreté.
D’un coût global de 17,06 millions de dollars américains, soit environ 10 milliards de Fcfa, le PESDR est financé par la BID à hauteur de 15 millions de dollars, soit 8,85 milliards de Fcfa, l’ONEE du Maroc à hauteur de 0,46 million de dollar, soit 271 millions de Fcfa et le gouvernement à hauteur de 1,6 million de dollars, soit 944 millions de Fcfa. Le projet permettra l’électrification de 24 villages du centre de Macina dans la zone inter-fleuve dont 13 localités sont dans la commune de Saloba, 10 dans la commune de Sana et une dans la commune de Matomo.
Prévu pour une durée de trois ans, le projet est structuré autour de deux composantes majeures, la première concernant la réalisation de deux centrales solaires à Sarro et à Saye dans le cercle de Macina. La deuxième composante est axée sur le développement des capacités de l’AMADER qui est la structure d’exécution du projet.
Anne-Marie KÉITA
Source: Essor
