La fête de Tabaski célébrée lundi 17 juin est une occasion pour de nombreux citadins de retrouver les siens dans les villages d’origine.
À Ségou, chaque année ils sont des centaines à quitter les grandes villes et d’autres pays pour venir célébrer la fête de l’aïd el Kebir au bercail. Les ségoviens ont su jalousement préserver cette pratique depuis plusieurs années. « Le fait de se retrouver ensemble le jour de la fête, de voir l’ambiance qu’il y a dans la famille, ça permet aux enfants de connaître les us et coutumes », affirme une habitante de Segou. Pour ce jeune le retour dans son village d’origine pour fêter a une importance particulière « quand on fête ailleurs, c’est comme si on a fêté, bon excusez-moi le terme, dans la jungle. Il faut fêter parmi les siens pour savourer même la fête ». Alors que cet autre jeune « se réjouit de voir les amis ».
Une tradition à maintenir
Pour le traditionaliste Moussa Balla Ballo, la ruée vers le village pour les événements majeurs est une pratique à laquelle tous les enfants de Ségou sont initiés. Il souhaite que cette tradition soit maintenue et transmise à chaque génération. « Dans notre tradition, il est ancré que quand tu te prépares pour te déplacer, les grands-parents t’appellent et le seul conseil qui t’accompagne, c’est de ne jamais oublier tes origines », rappelle le traditionaliste. Il estime qu’il faut rester attaché à son cordon ombilical, c’est-à-dire « sa cité ».
Une occasion de se ressourcer
Si les autres années, le phénomène était économiquement bénéfique pour de nombreuses familles à Yorosso, tel n’est pas le cas cette année, nous explique Mariam Goïta mère de famille. « Plusieurs de nos enfants n’ont pas pu faire le déplacement à cause de la crise économique. Nous prions Dieu afin que nos enfants trouvent les voies et moyens pour venir nous rendre visite », s’est ainsi exprimée une autre dame.
Plusieurs citadins estiment que cette occasion est propice pour se ressourcer et profiter des bienfaits de la nature auprès de siens.