« Systèmes éducatifs en Afrique, Forces et faiblesses », c’est le titre du deuxième essai de notre confrère Daouda TEKETE, journaliste à l’Office de Radiodiffusion Télévision du Mali (ORTM) et ancien conseiller aux ministères de l’Education, entre 1991 et 2013. L’ouvrage de 164 pages paru aux Éditions « La Sahélienne » est d’une lecture aisée, malgré la variété et l’étendue des recherches.
Le lancement officiel de cet essai critique sur les systèmes éducatifs en Afrique a eu lieu, samedi dernier, au Centre Djoliba de Bamako. C’était sous la présidence du ministre de l’Éducation nationale, Kénékouo dit Barthélémy TOGO, en présence d’hommes politiques, de collaborateurs, de parents et amis de l’auteur.
Après le premier Essai « Média, École et Éducation citoyenne en Afrique » paru en février dernier, le présent ouvrage est le deuxième du désormais journaliste- écrivain Daouda TEKETE sur les questions de l’école sur notre continent.
Le livre, selon plusieurs témoignages recueillis sur place, est d’une lecture aisée, malgré la variété et l’étendue des recherches qui le sous-tendent, en raison de la démarche didactique qui a orienté son auteur. Le livre est prosaïquement constitué de quatre chapitres, mais d’une densité évidente, nous confie-t-on à la cérémonie de lancement. Le premier traite l’Éducation traditionnelle AFRICAINE alors que le deuxième est consacré système scolaire hérité de la colonisation. Quant au troisième chapitre, il représente l’analyse de l’auteur sur l’éducation arabo-islamique en Afrique subsaharienne. La dernière partie de l’ouvrage intitulé ‘’un système éducatif adapté au développement de l’Afrique’’ concerne les ébauches de solutions de l’auteur aux problèmes posés.
Comme le montre cette structuration, les trois modèles éducatifs constitutifs de l’histoire de l’éducation, de l’école et des systèmes éducatifs africains sont logés dans un cadre diachronique. Ils sont, ensuite décrits, analysés et critiqués de manière synchronique.
En fait, chacun des trois modèles éducatifs identifiés en Afrique (cf. chap. I, II, III) a été analysé de manière intrinsèque et extrinsèque, selon l’auteur. Par ailleurs l’auteur a abordé certaines problématiques dont le traitement mériterait des efforts plus détaillés et des espaces plus importants, selon certains invités.
La première est la vision qu’il faudrait avoir de la notion de tradition. Celle-ci est, en effet, polysémique parce qu’ambivalente. Quand il s’agit de la définir, deux perceptions s’opposent. La deuxième problématique, à mieux cerner, est l’inventaire critique de la tradition et des sociétés traditionnelles africaines en termes de ‘’valeurs ‘’ et d’antivaleurs. La dernière problématique est la communication : la communication éducative, la communication sur l’éducation, la communication pour l’éducation, la communication dans l’enseignement, médias classiques et électroniques et éducation, etc.
Sans doute, le journaliste-écrivain ne tardera pas à définir la place et le rôle de la communication dans le management des systèmes éducatifs africains en général et maliens en particulier. Le livre de TEKETE apparaît comme une contribution structurée et structurante à la recherche appliquée et/ou fondamentale sur les systèmes éducatifs africains et leurs crises cycliques, selon plusieurs témoins.
Dans son intervention, le ministre Kénékouo dit Barthélémy TOGO, a souligné que dans cet Essai, l’auteur identifie les modèles éducatifs en Afrique et les analyses de manière intrinsèque, à travers une grille qui intègre : les objectifs et finalités de l’éducation, le cadre spatio-temporel et institutionnel, les méthodes et techniques pédagogiques et les résultats du processus éducatif.
Selon lui, cette méthode de l’auteur est à saluer, car il est aujourd’hui vital de sortir de la gestion permanente des urgences en matière d’éducation, de systèmes éducatifs et de l’école en Afrique.
«Le département en charge de l’éducation ne ménagera aucun effort pour que les réflexions de l’auteur soient partagées, soutenues, valorisées et mises au service du développement de l’école malienne», a-t-il rassuré.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin