Les élections communales tant attendues auront lieu ce dimanche, dans notre pays au grand soulagement des autorités nationales. Dans les perspectives de ces joutes électorales, nos futurs maires font preuve d’imaginations, d’astuces pour mobiliser l’électorat, à travers des slogans de campagne accrocheurs. Seul bémol, au regard des réalités de notre processus démocratique, on se rend compte que ces slogans de campagne sont, pour la plupart, basés sur des thématiques qui ne répondent pas à certaines réalités. Faisant penser à des délires et démagogies !
Au cours d’un débat d’idées, le mois dernier, à l’Institut français de Bamako, le ministre en charge de la Décentralisation avait affirmé, sans ambages, que : « Le défi majeur de notre processus de décentralisation reste l’absence du citoyen contribuable ». Car, soutient-il : « On ne peut pas continuer à financer notre décentralisation avec le contribuable des pays partenaires ».
Si le développement de nos collectivités communes était ambition réelle de nos futurs maires l’objectif final du processus électoral, on devrait retrouver ce discours de vérité du technicien en la matière dans les slogans de campagne de nos très chers maires. En effet, les slogans de campagne de nos candidats aux différentes mairies et autres collectivités contrastent avec leurs slogans de campagne. En réalité, notre processus de décentralisation souffre de ce qu’on appelle, le manque de mobilisation des ressources locales, le faible niveau de transferts des ressources de l’État aux collectivités, l’insuffisance des infrastructures de développement, l’insuffisance du personnel, le problème d’assainissement pour les communes urbaines, etc. Il s’agit aussi de faire en sorte que tous les enfants soient enregistrés au niveau de l’état civil ; que les centres de santé soient beaucoup plus fréquentés par les femmes.
Malheureusement, ces thématiques aussi criardes que préoccupantes ne ressortent pas dans les slogans de campagne où certains candidats n’hésitent pas à promettre des choses qui ne relèvent en aucunement de pas de leur compétence (collectivité.
Que nous proposent-ils ? Le développement de la commune sans trop de détail ; la lutte contre l’insécurité ; contre la mauvaise gouvernance et la spéculation foncière, etc. Des sujets qui ouvrent des boulevards aux fantasmes et aux théories délirantes.
A la limite, on croirait que certains ministres seront congédiés du gouvernement immédiatement après ces élections parce que les maires auront pris en charge tout ce qui relève de leurs prérogatives.
Les collectivités, en réalité, ont à supporter un certain nombre de charges dont les dépenses de fonctionnement, d’équipement et d’investissement. Elles bénéficient, en conséquence, de prestations financières sous forme de collecte d’impôts et de taxes, devant leur fournir des ressources conséquentes pour supporter les différentes charges. Malheureusement, malgré la disponibilité des matières taxables, les communes ont du mal à mobiliser ces ressources locales, depuis la généralisation du processus de décentralisation intégrale en 1999. En conséquence, elles n’ont jamais pu faire face aux charges qui leur incombent, à cause des difficultés de mobilisation des taxes qui leur reviennent de droit. C’est d’ailleurs sur ce registre que le débat se porter en vue de corriger la lacune.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin