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Suite à la visite que le procureur de la République Daniel Tessougué aurait effectuée à Sélingué : Les rumeurs d’une éventuelle libération du Général Amadou Haya Sanogo circulent depuis hier

Après la folle rumeur d’une éventuelle démission du Premier ministre Moussa Mara, il y a de cela quelques jours seulement, c’est une possible libération de l’ex-putschiste le capitaine-général Amadou Haya Sanogo qui était évoquée, dans la journée d’hier, dans les grins et salons feutrés de Bamako. Cette nouvelle faisant suite à la visite que le procureur général Daniel Tessougué aurait effectuée, en début de semaine, auprès de l’illustre prisonnier afin d’échanger « sur les conditions d’une éventuelle libération ». Nos tentatives pour joindre le procureur sont restées vaines. Alors même qu’on s’attendait à ce qu’il anime une conférence de presse pour édifier l’opinion sur les affaires qui empoisonnent présentement la vie de la nation. A savoir, le dossier de l’achat de l’avion présidentiel « qui n’est pas pour le Mali » à 20 milliards FCFA et le fameux et controversé contrat d’équipements militaires de 69 milliards FCFA.

capitaine amadou haya sanogo

Ll nous faudra se convaincre tous désormais d’une chose : tout est possible dans ce pays en terme d’impunité dont peuvent toujours continuer à bénéficier les sangsues de tout poil. Au moment donc où l’opinion nationale se perd en conjectures, ne sachant si un jour les auteurs présumés de l’achat de l’avion présidentiel  » qui n’est pas pour le Mali » et du contrat « du siècle  » accordé à une minuscule société GUO STAR, en violation de la réglementation en matière des finances publiques, seront poursuivis au pas. Cette interrogation trottine dans la tête de tous les citoyens qui s’attendent à ce que le  » président de la République rompt le silence » observé depuis la mise sur la place publique de cette affaire de détournement présumé de deniers publics par des gens haut placés au sein de l’administration. Malgré les injonctions du Fonds monétaire international (FMI), grâce auquel la Cour Suprême et le Vérificateur  Général ont été commis pour enquêter, le gouvernent traîne les pieds à prendre des sanctions, ne serait-ce qu’administratives d’abord. Ce qui permettra à la justice d’aller plus vite en déférant les suspects devant la Cour d’assises ou la Haute  Justice en ce qui concerne les ministres impliqués.

Près de six mois que ce dossier fait la « une » des médias tant nationaux qu’internationaux, on a tout l’impression que ces suspects continuent à être couverts par le voile noir de l’impunité. Cela au moment où l’opinion piaffe d’impatience de les voir aller rejoindre en prison d’autres auteurs de crimes économiques.

Au moment donc où la Cour d’assises siège sur des cas de moindre importance, les Maliens sont ahuris de voir tous ces présumés voleurs de deniers publics continuer à rouler en carrosse et au frais de l’Etat. D’où cette idée qui commence à s’incruster dans les esprits faisant croire à l’existence d’une justice à deux vitesses. L’une pour les pauvres et l’autre pour les riches, les puissants, les princes du jour et leurs proches.

Le procureur doit édifier la nation

Il ne revient certainement à personne de rappeler au procureur de la République son rôle. Une personnalité que le ministre de la Justice avait d’ailleurs tenté de limoger au motif qu’il ne répond pas aux injonctions. L’opinion nationale s’était alors réjouie de cette victoire qu’il avait eue sur le ministre Mohamed Aly Bathily. On se rappelle de l’affaire du maire du district de Bamako, Adama Sangaré, que le ministre avait souhaité voir rejoindre sa cellule de la prison à Koulikoro. Ce qui n’était pas l’avis de Daniel Tessougué qui ne s’était pas gêné pour le faire savoir à la face du monde.

Aujourd’hui la « maison Mali » va mal du fait des turpitudes de certains de ses dirigeants qui, de par leurs comportements, nous ont valu une sanction des bailleurs de fonds en sevrant notre pays d’importantes aides financières. Cela intervenant après une crise née du coup d’Etat du 22 mars 2012 avec son corolaire de dénis de justice.

L’arrivée d’IBK au sommet du pouvoir à la suite d’élections démocratiques en 2013  avait été saluée comme ouvrant un nouveau chapitre qui sera fait  de respect des droits de l’Homme et des libertés fondamentales. Tout ce qui avait été fait en violation des droits de l’Homme, pendant le règne des ex-putschistes, devait alors être sanctionné. D’où cette visite qualifiée déjà de controversée que le Procureur de la République aurait effectuée auprès du célèbre mais combien présumé sanguinaire prisonnier qui médite sur son sort à Sélingué, à quelque 140 kilomètres de la capitale.

Pour les uns, il s’agissait d’échanger afin « d’obtenir un deal » pour une éventuelle libération du capitaine-général Amadou Haya Sanogo. Quel est le contenu des propositions faites à lui? Nous n’en savons pas davantage. Alors que pour d’autres, le déplacement du procureur ne visait qu’à accélérer la procédure de son jugement futur que les parents de ses présumées victimes attendent avec beaucoup d’impatience. De même que la Cour pénale internationale (CPI) qui surveillerait la procédure contre Sanogo et autres « comme le lait sur le feu », d’après un haut responsable de la justice. Alors maintenant tous les regards sont rivés sur le parquet.

Mamadou FOFANA

 

SOURCE: L’Indépendant  du   21 nov 2014.
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