C’est la Ligue démocratique pour le changement (LDC) le parti du Général Moussa Sinko Coulibaly, qui l’annonce dans un communiqué diffusé hier dans la soirée : l’officier démissionnaire de l’armée pour être candidat (malheureux) à la présidentielle de 2018 est convoqué ce jeudi 10 octobre au Camp 1 de la gendarmerie. Le communiqué ne précise pas le motif de la convocation, se contentant de relever qu’elle s’inscrit «dans la logique d’intimidation de toute opposition» du régime IBK. Le communiqué appelle en outre «tout le monde au calme et à la sérénité» ajoutant que «tous seront informés en temps réel».
Cette convocation a sans doute trait au tweet que l’ancien Directeur de cabinet puis ministre du putschiste Amadou Haya Sanogo avait mis en ligne en pleine tempête consécutive au massacre de soldats à Boulkessi et Mondoro : une quarantaine selon le gouvernement, 85 selon l’Etat islamique au grand Sahara qui affirme avoir conduit la double opération meurtrière. Sinko écrivait ce qui suit : « Il est impérieux de mettre fin à ce régime incompétent pour abréger la souffrance du peuple« .
Ce à quoi le fils du président IBK, Boubacar Kéïta, a réagi par ces termes » des personnes devraient avoir la décence de se taire en pareilles circonstances. Privilège d’être Général dans sa quarantaine, mais démissionne pour la politique (avec le résultat que l’on connaît) alors même que le pays est en guerre et venir l’ouvrir now ! (ndlr : maintenant) Allez-vous asseoir, c’est mieux ! « .
Le président IBK lui-même ne tardera pas à réagir, à la faveur d’une rencontre avec les partis signataires de l’accord de gouvernance politique du 2 mai, à Koulouba le samedi 5 octobre : » notre nation, aujourd’hui, plus que jamais, a besoin de solidarité, a besoin de se resserrer. Il n’a pas besoin d’élucubration des nostalgiques du putsch. Aucun putsch ne prévaudra au Mali, qu’on se le dise« .
C’est dire qu’il suspecte le Général Coulibaly d’avoir voulu profiter du mécontentement qui a gagné les garnisons, singulièrement les épouses et enfants des militaires déployés dans les zones de combat qui ont organisé des manifestations de protestation à Bamako et à Kati pour rééditer la mutinerie-coup d’Etat du 22 mars 2012.
C’est à ce grief qu’il sera appelé à répondre aujourd’hui au Camp 1 de la gendarmerie nationale.
Mohamed Haïdara
Source: l’Indépendant