Suite à l’affrontement entre les forces de l’ordre et la population, le 20 décembre 2018, dans la commune rurale de Konsiga (Cercle de Yélimané, Région de Kayes) au sujet de l’installation du maire de la commune, Tamassa Kébé, ayant fait des blessés et des arrestations, l’Association Yélimané Dagakané a organisé, le samedi 5 janvier 2019, une grande marche pacifique de protestation à Bamako pour exiger la libération des 87 personnes arrêtées. En outre, les manifestants exigent la démission du gouverneur de Kayes, M’Baye Konaté, qui selon eux, a donné l’ordre pour la répression de la population de Konsiga.
Cette marche pacifique de protestation a démarré le samedi matin auprès du lycée la Lanterne de Sogoniko (Bamako) pour prendre fin au terrain de Magnambougou. Plus de 400 personnes ont pris part à ladite marche encadrée par la police. Sur les pancartes, on pouvait lire : « Yelimané Dagakané dit NON à l’injustice, l’oppression et à l’abus du pouvoir », « l’ex gouverneur de Kayes, Babamane Maïga a tiré par balles réelles sur la population de Konsiga le 15 décembre 2017. Et on est victime de la violence à domicile par le gouverneur actuel, M’Baye Konaté le 20 décembre 2018 », « libérez nos femmes et enfants de la prison de Baloubabé monsieur le gouverneur ».
Arrivés à destination, les marcheurs ont exécuté l’hymne national du Mali au cours d’un meeting. Prenant la parole, le président de la jeunesse de la commune de Konsiga, Aboubacar Siby a fait la genèse de la mésentente qui existe entre le maire de la commune de Konsiga, Tamassa Kébé et la population depuis quelques années. Avant de déplorer la descente musclée des forces de l’ordre le 20 décembre 2018 à Konsiga ayant fait des blessés et des arrestations. Selon lui, les forces de l’ordre s’étaient rendues à Konsiga pour installer « obligatoirement » le maire Tamassa Kébé qui n’est pas aimé par la population.
Ainsi, pour une sortie de crise, le président de la jeunesse de la commune de Konsiga, Aboubacar Siby a fait des propositions qui sont entre autres : l’installation d’une autorité intérimaire pour une gestion consensuelle de la mairie de Konsiga, la libération des 87 « otages », la sanction a l’encontre des malfaiteurs, la réparation des droits des victimes etc. Le secrétaire général de l’Association Yélimané Dagakané, Tama Dramé abonde également dans le même sens en exigeant non seulement la libération des 87 personnes arrêtées, mais aussi, la démission du gouverneur de Kayes, M’Baye Konaté qui selon lui a donné l’ordre pour réprimer la population de Konsiga.
Enfin, il a invité les autorités maliennes à prendre leur responsabilité pour la paix dans le cercle de Yélimané. Abdoul Niang de l’Association Faso Ni Dambé et la présidente de Yélimané Dagakané, Mme Kandia Traoré ont tous déploré les arrestations effectuées par les forces de l’ordre. Mme Kandia Traoré s’est aussi réjouie de la grande mobilisation des uns et des autres pour la réussite de cette marche. Pour sa part, le représentant de la diaspora de Yélimané Dagakané, Idrissa Soukouna a fait savoir que les 87 personnes ont été arrêtées sans justification. Par ailleurs, il dira que le prix de l’impôt de Yélimané est exorbitant. « Nous réclamons nos droits dans la dignité », a-t-il conclu.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain