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STATIONS D’EPURATION DES EAUX USEES Des bombes écologiques au cœur de Bamako

Comment les autorités publiques peuvent-elles rester sourdes à un problème aussi sérieux de santé publique ? En effet, les populations ne cessent de se plaindre des désagréments causés par les stations d’épuration d’eaux usées. Plus particulièrement celle de Sotuba, à cause d’une pollution qui détruit tout sur son passage, y compris des installations d’Edm-sa. Quant à la nouvelle station d’épuration du Point-G, elle déverse dans le fleuve de l’eau de qualité douteuse. Où est donc le Président IBK qui plastronnait lors du sommet mondial sur le climat à Paris, l’année dernière ?

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Depuis plus de cinq ans, on a constaté une détérioration terrible de l’environnement au niveau de Missabougou, à cause de la Station d’épuration des eaux de Sotuba. En effet, dans cette zone, la pollution environnementale y est telle que non seulement les populations sont asphyxiées par  du sulfate d’ammoniaque et du sulfure de sodium, mais la société nationale, Edm-sa, s’est rendu compte que cela agit négativement sur ses installations attaquées au niveau de sa centrale électrique de Balingué.

Ce qui est grave dans cette affaire, c’est l’indifférence affichée par les autorités publiques, malgré de multiples saisines de l’Edm-sa. En effet, Edm-sa a toujours écrit au ministre chargé de l’Environnement pour solliciter son «appui dans le recherche d’une solution à la situation critique qui prévaut sur le site de production et de transport d’énergie de Balingué », tel que précisé dans l’une des multiples correspondances et dont nous détenons copie.

Mais pour calmer les riverains de la Station d’épuration de Sotuba, le Département en charge de la question, par lettre du 10 octobre 2011, s’est limitée à promettre que «des dispositions seront prises pour atténuer les fortes odeurs et améliorer la qualité de l’effluent ».

Depuis lors, silence radio ! Un véritable coup de bluff pour refroidir les ardeurs des populations riveraines qui étaient au bout des nerfs. Et une implosion sociale n’était pas exclue. C’est dire que, depuis lors, aucun acte n’a été posé de la part du gouvernement, pendant que le phénomène de nuisance perdure et s’amplifie, avec ses conséquences : «Une réelle menace pour la santé de son personnel et une dégradation de ses installations électriques » comme le souligne l’Edm-sa.

Au sujet d’une unité de production d’électricité aussi stratégique que celle de Balingué, il est inconcevable que rien ne puisse faire en vue de trouver une solution. Pour la santé des travailleurs de ce site et celle des populations riveraines, n’en parlons pas !

On pensait qu’avec l’avènement de l’Agence nationale de gestion des stations d’épuration des eaux, créée sous ATT, il y aurait une meilleure gestion de l’environnement pour éviter pareilles pollutions. Mais les Maliens sont en train de déchanter.  A Sotuba, la station d’épuration est en train de croupir sous le feu roulant des critiques. Est-ce pour cette raison laquelle Mme Sangaré Aïcha a compris l’objet de nos multiples appels pour ne jamais nous répondre au téléphone ? En tout cas, le fait d’ailleurs que son secrétariat la déclare tout le temps absente, suite à nos appels au service, n’est pas un préjugé favorable en termes d’assiduité et de ponctualité.

Rappelons que comme griefs à l’encontre de cette station d’épuration, il y a que sur les 66 unités industrielles situées dans cette zone industrielle et qui devaient être reliées à la Station, à ce jour, seules 25 usines l’ont fait et y déversent effectivement leurs déchets liquides. Pourtant, on a eu recours à un financement du Royaume du Danemark et la Belgique. Que s’est-il donc passé ? Mystère et boule de gomme !

Par ailleurs, il est reproché à la station de ne pas faire correctement son boulot car laisse échapper de mauvaises odeurs qui témoignent de la circulation dans l’air de substances dangereuses dont du sulfate d’ammoniaque et du sulfure de sodium, selon certaines sources expertes.

Les mauvaises langues se demandent même s’il y a un traitement sérieux des eaux de cette station, ce qui nécessite de recourir à des micro-organismes, selon un spécialiste. En plus, on n’a vu nulle part où les déchets sont ensuite stockés ou acheminés pour une autre étape du processus. En plus, pas de curage régulier des installations.

En fin de compte, au lieu d’être un outil important de développement,  cette station d’épuration des eaux usées joue un rôle dangereux pour les populations et constitue un véritable problème de santé publique.

Selon nos investigations, la nouvelle station d’épuration des eaux du Point G est en train de lui emboîter le pas car au lieu de recourir au chlore pour le traitement des eaux usées, on utilise tout simplement de l’eau de javel avant de reverser l’eau dans le fleuve.

On a vu le président de la République prendre la parole au sommet mondial sur le climat tenu en France pour y apporter son grain de sel. Savait-il en ce moment que les stations d’épuration d’eau dans la capitale malienne sont une véritable bombe écologique ?

A.D.

 

Source: sphynx

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