Selon les acteurs des parties signataires de la déclaration commune du 31 mars 2024, les membres du Conseil National de Transition (CNT) s’étaient, par cette loi organique, indûment octroyés en catimini, des indemnités et avantages faramineux frôlant l’indécence. « En effet, il y a quelques mois, les membres du Conseil National de Transition (CNT) ont adopté à huis-clos les salaires et avantages qu’ils comptaient s’octroyer pour 2024. La loi a été votée à l’unanimité des membres présents, soit 132 voix pour, 0 voix contre et 0 abstention. Ladite loi devait aussi servir de base légale, pour couvrir les dépenses similaires engagées depuis la mise en place de ce parlement de transition non élu et dont les membres ont été choisis et nommés par les Autorités en place », constatent les parties signataires.
Il s’agit, entre autres, d’une indemnité de représentation par mois; une indemnité spéciale pour les membres du bureau; une indemnité chauffeur pour les membres du bureau; une indemnité de session par jour de session; une indemnité de restitution par session ordinaire; une indemnité de logement par mois; une indemnité spéciale; une indemnité de monture; une indemnité de téléphone; une indemnité de responsabilité; une indemnité de sujétion; une dotation de carburant; des fonds spéciaux pour le président du Conseil National de Transition (CNT). « Soit environ deux millions cinq cent mille francs (2.500.000) F CFA, en dehors du salaire fixé sur la base de l’indice hors norme », déplorent les partis politiques.
Ils estiment que, par ces actes, les membres du CNT montrent clairement leurs priorités. « Les membres du Conseil National de Transition (CNT) semblent beaucoup plus préoccupés et intéressés par leurs propres rémunérations, dans un contexte de grandes difficultés financière, économique, énergétique, sécuritaire vécues par les Maliens », peut-on lire dans la déclaration.
Ainsi, les parties signataires de la déclaration commune du 31 mars 2024 se disent être convaincues, qu’aucune reformulation du texte original suggérée par la Cour Constitutionnelle ne saurait innocenter le Conseil National de Transition (CNT) qui doit logiquement s’engager à réduire de manière drastique l’ensemble des avantages de ses membres et à reverser au trésor public ceux indûment perçus, jusque-là. « Ces pratiques de ceux qui nous gouvernent aujourd’hui et bien d’autres montrent à suffisance l’urgence d’un retour à l’ordre constitutionnel, sur la base d’un chronogramme électoral fixé de façon consensuelle. La restauration de l’ordre constitutionnel fait partie des solutions aux crises que le Mali traverse », estiment-ils.
Amadou Kodio/Afrikinfos-Mali