Chaque fin de semaine, le ministre lui-même se rend dans son champ où poussent des essais sur blé. On se demande ce qui a empêché les autorités en charge de l’Agriculture d’étendre ces essais au monde rural. On sait que les terres ne manquent pas, surtout au Mali, pour relancer la culture du blé dans les régions du sud. Personne n’a vu le ministre encourager ou investir les fonds publics dans la recherche et la vulgarisation du blé.
Contrairement au Burkina Faso, le Mali a une longue expérience en matière de production de blé. Les superficies exploitées se trouvent dans la région de Tombouctou pour la plupart. Malheureusement, l’insécurité a porté un coup de frein à cette production locale. Mais cela ne doit pas expliquer l’abandon de la production locale, surtout que des millions de kilomètres de terres cultivables existent dans d’autres parties du pays.
Le Burkina qui a commencé à investir dans la production du blé a pu trouver les moyens d’orienter des centaines de jeunes vers la production. Les Maliens qui observent les autorités en veulent beaucoup au gouvernement d’avoir démissionné sur le plan agricole. Certains commencent à accuser le ministre de l’Agriculture de sacrifier le monde rural au profit des efforts qu’il fournit dans son propre champ sur le blé.
Il y a évidemment un conflit d’intérêt autour de la question. Les responsables auxquels le Président a fait confiance pour relancer la production du blé ne cherchent que leurs propres intérêts à en croire une source. Le Président doit prendre ses responsabilités pour que les fonctionnaires autour de lui s’engagent dans la promotion des activités bénéficiant à tout le monde au lieu que ce soit des individus.
Seydou Diallo
Source : La Rédaction du Mali