Le ministre de l’Énergie et de l’eau, Sambou WAGUE, était, le vendredi 14 décembre 2018 (24 heures du délai contractuel initial), sur le chantier de la station d’alimentation en eau potable de la ville de Bamako et environs à partir de Kabala, dont la mise en eau a été repoussée au 15 mars 2019 au lieu du 15 décembre 2018.
Le ministre était accompagné pour la circonstance de certains membres de son cabinet, des directeurs généraux de la SOMAPEP et de la SOMAGEP, respectivement Yénizanga KONE et Boubacar KANE.
À Kabala, la délégation ministérielle a été accueillie par le chef de mission de contrôle, Serge Konan DAMMOH, des chefs d’entreprises et autres responsables du projet.
À l’issue de la visite des travaux des lots 1 et 2 (la station d’exhaure et de pompage sur le fleuve et la station de traitement), le ministre s’est réjoui de l’état d’avancement global des travaux. Le constat est que le lot 1 est presque terminé. Il est à 97- 98 %. Quant au 2è lot, il est à 75 %, selon les techniciens.
« Les essais industriels commenceront vers le 10 février 2019 (l’eau est déjà arrivée au niveau de la station de traitement). Et le 15 mars 2019, l’eau potable sera injectée dans le réseau de la SOMAGEP », a-t-il rassuré.
En tout cas, il a profité de cette énième visite de terrain, visant à voir si les travaux avancent, conformément au planning convenu lors de leurs précédentes rencontres, pour inviter les entreprises à persévérer dans l’effort afin de respecter le nouveau délai convenu, à savoir le 15 mars 2019 pour faire face à la pointe de 2019.
Financé à hauteur de plus de 172 milliards FCFA par la Banque mondiale, l’Agence française de développement, l’Union européenne, la Banque européenne de développement, le projet d’eau potable de Kabala comprend 3 lots : Le lot 1 concerne la réalisation des ouvrages de prise, de pompage et de refoulement d’eau brute à partir du fleuve Niger. Le lot 2 porte sur la construction de l’usine de traitement de l’eau brute. Le 3è lot concerne la fourniture et la pose de la canalisation de refoulement d’eau traitée entre la station de traitement et les réservoirs de Baco Djicoroni.
« Les travaux du lot 1, à ce jour, sont achevés, les tests sont en cours ainsi que les derniers réglages de finition. Le lot 2, les travaux au niveau du traitement sont en cours de finition. Et courant février 2019, les premiers tests vont démarrer pour livrer l’eau au réseau SOMAGEP en mars 2019. Pour ce qui concerne le lot 3, les travaux sont achevés et réceptionnés, à ce jour », a précisé le chef de mission contrôle.
Selon M. DAMMOH, le retard accusé par le projet est dû à plusieurs facteurs. Pour lui, il s’agit d’un grand projet qui peut connaître des difficultés.
En effet, avoue-t-il, dans la conduite et les parties livraisons, transports et acheminement des équipements, il y a eu quelques retards dus surtout à la longueur des frets maritimes.
Pour lui, ce sont ces aspects qui ont impacté le déroulement normal des travaux.
Quant à Patrick LALLEMENT, représentant le groupement Suez-SOGEA-SATOM, il s’est dit confiant quant à la mise en route du nouveau délai tel que défini avec la SOMAPEP, courant mars 2019.
Sur l’incendie survenu sur une partie du chantier en octobre dernier, M. LALLEMENT a fait savoir que le site de Kabala dispose de deux lignes parallèles, indépendantes et croisées, qui produisent chacune 144 000 m3 d’eau jour. L’incendie n’a concerné que la tranche ferme.
La deuxième tranche (conditionnelle) sera mise en route pour donner de l’eau aux Bamakois le 15 mars 2019. Dans la foulée, après expertise des ouvrages, les travaux de la tranche ferme doubleront la production d’eau potable le 15 mai 2019.
Pour le directeur général de la SOMAPEP, le projet Kabala est l’espoir des populations de la ville de Bamako et environs.
« Il est prévu sur cette station, la production de 288 000 m3 jour, assez suffisante pour couvrir les besoins en eau de la ville de Bamako jusqu’en l’an 2025 », a-t-il souligné.
Aussi, s’est-il félicité du bon déroulement du projet. Toutefois, il a déploré l’incendie survenu sur une partie du chantier qui a retardé sa mise en eau de 2 à 3 mois.
« Sinon, aujourd’hui ou demain (14 ou 15 décembre 2018, Ndlr), on aurait de l’eau potable au niveau de la station de Kabala », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « le groupement d’entreprises s’est attelé à doubler d’efforts pour avoir de l’eau potable à partir du mois de mars 2019 ».
À la fin des travaux, la ville de Bamako sera dotée de 288 millions de litres d’eau potable par jour ; 1 400 km de réseau ; 1 208 bornes-fontaines ; près de 90 000 branchements sociaux (soit un doublement de la capacité actuelle de desserte en eau potable).
Mieux, les nouvelles infrastructures permettront à une population additionnelle de plus de 1 200 000 habitants de la capitale et environs d’avoir accès à l’eau potable, boostant ainsi le taux d’accès à l’eau potable de la capitale à 95 % contre 65 % actuellement.
Déclinée en 2 phases, la durée totale du projet Kabala est de 6 ans, dont 4 ans pour la phase I (2014-2018) et 2 ans pour la phase II (2018-2020).
Par Sékou CAMARA
Source: info-matin.