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Spécial 22 septembre 2014: Accord de Florence et son Protocole de Nairobi : OUI A L’ESSOR DU LIVRE

La signature par le chef de l’état de l’ordonnance visant à les ratifier, constitue un premier pas qui suscite l’enthousiasme des professionnels du secteur

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Le moins que l’on puisse dire c’est que le livre, les journaux, les publications et autres documents imprimés coûtent cher dans notre pays. Cela estiment certains constitue le principal facteur qui décourage la lecture. D’autres préfèrent aborder la problématique de la nécessité d’une politique du livre et par conséquent de la détaxe totale de tous les produits, machines et outils qui rentrent dans la confection du livre. Notre pays ne produit pas les matières premières ni ne fabrique aucune de ces machines, encres et outils. Voilà pourquoi auteurs, éditeurs, libraires, documentalistes et imprimeurs et parfois même certaines autorités appellent souvent à la ratification de l’Accord de Florence et de son protocole de Nairobi de l’UNESCO. L’arrêté du ministre de l’Economie et des Finances du 18 mars 2002 qui suspend « la perception de la TVA sur les importations et les ventes de livres de toutes natures », n’a pas eu un impact conséquent sur les prix des livres et autres documents qu’ils soient importés ou fabriqués localement. C’est dans ce contexte que le président de la République Ibrahim Boubacar Keita a signé le 21 janvier dernier une ordonnance visant à ratifier de l’Accord de Florence et son Protocole de Nairobi. Ce qui permettra d’importer des objets de caractère éducatif, scientifique et culturel : livres, publications, documents, œuvres d’arts et objets de collections, matériels visuels et auditifs, instruments et appareils scientifiques, avec moins de difficulté et à un meilleur prix, et de créer en même temps de meilleures conditions de qualité et de compétitivité pour l’exportation d’œuvres produites et éditées au Mali. Dans le cas spécifique du livre, cela permet à un pays non producteur de papier comme le Mali d’en importer en réduisant les taxes, ce qui est de nature à réduire notablement les coûts de fabrication des livres et des journaux. Par delà les arguments strictement économiques, il convient de mettre en exergue l’impact de cette ratification sur des secteurs comme la culture et l’éducation qui contribuent fortement à valoriser le capital humain, source et fondement d’un développement endogène et durable. Pour les particuliers, aucune formalité n’est exigée ni par l’Accord ni par le Protocole. Ils peuvent importer par exemple des livres ou des tableaux, exactement comme par le passé, mais sans avoir à payer ni les droits de douane ni certaines autres taxes. Bonne nouvelle. Cependant, certaines autres catégories d’objets visés par l’Accord et le Protocole, tels que les films éducatifs ou le matériel scientifique, ne peuvent en bénéficier que s’ils sont importés par une organisation ou une institution agréée à cette fin par les autorités du pays d’importation. Chaque Etat contractant fixe les conditions que doivent remplir les organisations et institutions pour être agréés, ainsi que la durée de l’autorisation accordée. On peut citer, à titre d’exemple, parmi les institutions qui ont été agréées au titre de l’Accord : les écoles et universités ; les organismes de radiodiffusion ; les laboratoires scientifiques ; les bibliothèques publiques ; les musées et galeries ; les institutions et organisations de secours aux aveugles. Une bonne nouvelle, soupire Hamidou Konaté, directeur général de la Coopérative Jamana et président de l’Organisation malienne des éditeurs et libraires (OMEL). Sa coopérative, créée depuis 1983, est l’une des pionnières dans l’édition et la publication de presse écrite et de radio dans notre pays. Pour lui, dès la ratification définitive, une campagne de sensibilisation et d’explication doit être lancée. De nos jours les taxes à l’importation tournent entre 7 et 8% des livres, mais cela montent jusqu’à 21% pour les autres produits et outils entrant dans l’imprimerie. Ce qui fait que le livre fabriqué au Mali coûte plus cher que celui fabriqué en Côte d’Ivoire, au Sénégal ou en France. L’écrivain et éditeur Samba Niaré directeur de Edis va plus loin. En fabriquant un livre à l’extérieur, il y a un triple profit : prix, qualité et temps. Malgré la vétusté de nos machines d’imprimerie, certains imprimeurs arrivent à sortir des produits de qualité. Ces difficultés s’expliquent également par le fait que nous n’avons pas la culture du livre. En plus de l’entrée en application prochaine de l’Accord de Florence et de son protocole de Nairobi, explique Samba Niaré, l’Etat doit procéder à l’harmonisation de la Politique du livre et du manuel scolaire, adopté par le Conseil des ministres du 3 juin 2004, et le Projet de document cadre de politique culturelle du Mali. Ainsi, il faut tout simplement une politique nationale du livre. Celle-ci aura pour objectif, selon les prescriptions de l’UNESCO : une volonté politique de considérer le livre comme faisant partie d’un secteur culturel économiquement stratégique, l’adoption d’un cadre juridique contenant l’ensemble des mesures concernant le livre, l’engagement dans la formation des ressources humaines pour tous les métiers du livre. Mais il revient à chaque pays d’adapter ces prescriptions à son contexte national.

Youssouf DOUMBIA

 

source : essor

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