Face à la cherté de la vie qui est, de nos jours, un phénomène mondial, le gouvernement malien n’a pas abandonné les populations les plus vulnérables à leur triste sort. Il a consenti d’énormes efforts à travers l’adoption des mesures de mitigation des effets de la flambée sur les pouvoirs d’achat.
Lors d’une conférence de presse, le ministre de l’Industrie et du Commerce Mahmoud Ould Mohamed a expliqué les causes de la flambée de prix de certaines denrées de première nécessité. Il a également rappelé les efforts consentis par le gouvernement du Mali en soutien aux populations.
Cherté de la vie, un phénomène mondial
Le ministre Mahmoud Ould Mohamed a indiqué que plusieurs facteurs endogènes et exogènes menacent l’approvisionnement du Mali. « Au plan national, la persistance de l’insécurité́ et des conflits communautaires en plusieurs endroits du centre et du nord du pays perturbe les circuits commerciaux intérieurs », a expliqué le ministre Mahmoud Ould Mohamed. Cette situation, selon lui, couplée à la baisse de la pluviométrie ou son arrêt précoce par endroit laisse planer de fortes incertitudes dans l’atteinte des objectifs de la campagne agricole en cours en termes de disponibilité́ alimentaire. « Les offres de céréales sur les marchés ruraux suivis par l’Observatoire du Marché Agricole (OMA) suffisent à peine à couvrir les demandes des collecteurs et des marchands en ce début de démarrage des récoltes », a précisé le ministre de l’Industrie et du Commerce.
Parlant des facteurs exogènes, le ministre a indiqué que le Mali qui importe 70% de ses besoins alimentaires, reste vulnérables aux perturbations du marché́ international. «Ainsi, la reprise des activités économiques, après une année 2020 marquée par l’adoption par plusieurs pays de mesures de riposte visant à contenir la pandémie à coronavirus, se caractérise par une forte demande mondiale des produits de base créant une vive tension sur les prix mondiaux des matières premières », a précisé le ministre Mahmoud Ould Mohamed. Une autre cause de la cherté de la vie : « malgré́ l’adoption par le Gouvernement de transition de mesures d’incitation fiscales au cordon douanier en réponse aux effets de la COVID-19, les opérateurs économiques retenus n’arrivent pas effectuer à souhait leurs transactions commerciales en raison de la rareté́ des conteneurs, du renchérissement des prix des denrées sur le marché́ international et des frais maritimes et logistiques », selon le ministre de l’Industrie et du Commerce. A ses dires, les importations effectuées durant les trois premiers trimestres de 2021 ne correspondent qu’à quatre (04), dix (10), sept (07) et trois (03) mois de consommation nationale respectivement de riz, sucre, huile alimentaire et lait.
A en croire le ministre, le cours du sucre s’établit à 502,2 dollars la tonne, en hausse de 12% par rapport au mois de juillet 2021. Celui de l’huile alimentaire est à 1 256 dollars la tonne soit une augmentation de 21% comparativement à son niveau du mois de juillet 2021. Selon le gouvernement du Mali, le blé et le riz, tout comme l’huile et du sucre, connaissent des hausses de 33,13% et 4% par rapport à l’année passée culminant respectivement à 278,250 euro la tonne et 360 dollars la tonne. « Sur les différents marchés couverts par les services techniques du Ministère de l’Industrie et du Commerce, les prix des produits de première nécessité́ relevés, au cours de la semaine du 18 au 24 octobre 2021, sont en hausse par rapport à l’année dernière à l’exception du sorgho et du lait en poudre dont les prix sont restés pratiquement stables », a indiqué le ministre malien de l’Industrie et du Commerce qui a ajouté que « ces prix sont également en hausse par rapport au mois passé sauf ceux de l’aliment bétail et du lait en poudre qui sont pratiquement stables ».
A en croire le ministre Mahmoud Ould Mohamed, depuis la suspension des opérations d’abattage subventionnées, la viande avec os est cédée entre 2 800 et 3 000 FCFA sur les marchés de Bamako et de Kati, soit leur niveau d’avant subvention. Par contre, les matériaux de construction connaissent une tendance générale à la baisse.
Les efforts du gouvernement malien en matière de soutien au pouvoir d’achat
Le gouvernement du Mali, selon le ministre Mahmoud Ould Mohamed a fait d’énormes efforts en matière de mise en œuvre des mesures de mitigation et de soutien au pouvoir d’achat des populations. Ces mesures sont, entre autres la détermination du prix plafond du sucre dans le cadre du programme de jumelage ; la fixation des prix indicatifs plafonds du riz brisure non parfumé importé et de l’huile alimentaire en exécution d’un programme de réduction de la base taxable de 50% au cordon douanier ; l’application de prix consensuels du pain, de la farine boulangère et du ciment à travers la signature de protocole d’accord ; l’homologation du prix des hydrocarbures par un mécanisme de prise en charge du différentiel de coût de revient du gaz butane et de modulation du taux de la Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers (TIPP) et de la valeur en douane des hydrocarbures ; la négociation des marges des grossistes ; la surveillance du marché́ pour faire respecter les prix convenus.
Des mesures sociales dont la distribution de vivres et d’aliments bétail ; le transfert monétaire ; le financement des travaux à haute intensité́ de main-d’œuvre ; le financement des activités génératrices de revenus ; l’augmentation de salaires ; des reformes des pensions de retraite ont été prises par le gouvernement malien.
Selon le ministre de l’Industrie et du Commerce, s’agissant de la filière farine/pain, le prix du pain fait l’objet d’un consensus entre le Gouvernement et l’ensemble des acteurs du sous-secteur au sein d’un cadre de concertation mis en place à cet effet. « En application du protocole d’accord signé le 30 mars 2021, le prix consensuel du pain aux consommateurs a été fixé à 250 FCFA pour le pain de 300g et 125 FCFA pour celui de 150g et celui de la farine aux boulangers à 20 000 FCFA le sac de 50kg au maximum », a précisé le ministre Mahmoud Ould Mohamed.
Selon lui, le cadre de concertation mis en place auprès de son département a décidé́ de se réunir prochainement pour examiner les préoccupations des acteurs en lien avec l’augmentation du cours mondial du blé.
Boureima Guindo