« Nous avons essayé de trouver un mode opératoire pour pouvoir avancer » Comme annoncé, le chef de file de l’opposition, Soumaila CISSE, a été reçu, ce mardi 5 mars 2019, pour la deuxième fois, par le président de la république, Ibrahim Boubacar KEITA, à Koulouba. Soumaïla Cissé a rassuré le dossier du dialogue politique amorcé, depuis peu, avance et implique de plus en plus de personnes et d’institutions pour que les solutions, qui seront trouvées puissent être partagées par tout le monde et surtout acceptées par tous. Aussi, a-t-il émis le souhait d’associer tout le monde au dialogue qui est en train d’être mené. ‘’Personne ne doit être laissé au bord de la route’’, a insisté le chef de file de l’opposition.
Nous vous proposons l’intégralité de son discours !
Vous venez d’être reçus par le président IBK. Que peut-on retenir de cet entretien ?
Soumaila CISSE : Nous avons eu un très bon entretien comme la dernière fois, pendant un peu de plus de deux heures. Nous avions revisité les hypothèses que nous avions faites. Nous avons bien sûr encore mis le Mali, les préoccupations et les défis au cœur de notre discussion. Aujourd’hui, nous avons essayé de trouver un mode opératoire pour pouvoir avancer. Je crois que c’est le plus difficile. On est convaincu qu’il faut un dialogue, un dialogue élargi à l’ensemble des forces vives du pays. Le président va continuer à recevoir la classe politique. Il a déjà commencé à recevoir certains responsables de partis, des anciens Premiers ministres. Il va donc continuer à éprouver les hypothèses, à discuter sur les solutions possibles de sortie de crise. De mon côté, j’ai eu la chance d’être reçu par les anciens chefs d’État (Pr Dioncounda, le général Moussa TRAORE). J’ai eu un échange téléphonique très long avec le président ATT. Et demain (Ndlr hier mercredi 6 mars), s’il plait à Dieu, je serai reçu aussi par le président Alpha Oumar KONARE. Nous avons convenu de nous revoir dès demain (Ndrl hier) pour mettre en commun l’ensemble des informations que nous avons pour être sûrs d’avoir un mode opératoire qui puisse fonctionner à la satisfaction de tout le monde. Il est important aujourd’hui qu’on sente que nous avançons vers un consensus pour rassembler le maximum de forces vives de ce pays pour faire face à la crise très difficile que nous traversons aujourd’hui. Cela va bien sûr se faire par les décisions qui seront prises au bon moment pour informer l’ensemble de la population de ce qui a été retenu. Que la décrispation qui a commencé puisse continuer. C’est extrêmement important qu’un climat de confiance s’établisse et s’instaure durablement pour que les solutions envisagées puissent être opérationnelles. Il y a des défis importants. Et, il faut les circonscrire le plus rapidement. Cela passera certainement par des choix d’une personnalité qui va pouvoir aider à orienter et dénicher les équipes pour pouvoir se parler franchement, en vérité pour que nous nous sentions tous concernés par les difficultés qui assaillent le pays aujourd’hui. Nous avons échangé essentiellement sur ces aspects. Nous avons parlé bien sûr de la sous-région et des implications de l’ensemble de la géopolitique autour de notre pays. Voilà pour abréger pour ne pas rentrer dans trop de détails. Ce que nous avons pu nous dire. Mais soyez sûre que le dossier avance et implique de plus en plus de personnes et d’institutions pour que les solutions, qui seront trouvées puissent être partagées par tout le monde et surtout acceptées par tous.
Alors, les journalistes sont obsédés par les détails, est-ce que vous avez eu à faire des propositions au président de la république ?
Soumaila CISSE : Bien sûr, nous avons fait des propositions. Je crois que tout se passe d’abord autour d’un dialogue. Il faut que l’onconvienne du format d’un dialogue élargi, un dialogue politique national, et que, après ce dialogue qu’il y ait un consensus, un accord politique qui puisse déboucher bien sûr sur les textes qu’il faut, les orientations qu’il faut. Cela, je crois qu’aujourd’hui, on essaye de trouver vraiment comment organiser ce dialogue ? Quels sont les acteurs ? Mais, bien sûr, il a besoin, lui, d’un peu plus de champ, et nous aussi, on peut apporter les imputes, les aspects complémentaires, on va le faire. Mais je crois que nous sommes à cette phase-là. Mais tout le monde est pressé. Dès demain, je le rencontrerais encore rapidement, pour échanger encore très vite dans la mi-journée.
Justement, vous avez rencontré le président Konaré. Avant, vous aviez rencontré le président TRAORE, quel est l’objectif recherché, à travers toutes ces rencontres ?
Soumaia CISSE : Moi j’avais besoin de montrer notre disponibilité à aller de l’avant. Cette disponibilité passe par les informations partagées. Partagées avec des personnalités qui ont eu un moment donné la charge de la gestion de ce pays. Il y’a certainement des informations complémentaires, une meilleure écoute et surtout demander leur accompagnement leur soutien, leur conseil. On a besoin de tout le monde, si on veut que le pays sorte des difficultés. Personne ne doit être laissé au bord de la route. Il y a certainement des expériences importantes que ces personnalités ont qu’ils peuvent nous faire partager. Si je peux être à l’origine de collecter ces informations, je le fais et pour le bien de mon pays. Je pense que chaque Malien est concerné par la situation actuelle. Il s’agit de la survie de notre pays, il s’agit de faire en sorte que notre pays puisse survivre aux difficultés et aux défis qui assaillent aujourd’hui. Je crois que tous les Maliens sont conscients que cette crise est profonde ; que tous les Maliens sont conscients que nous devons tous nous y mettre pour pouvoir trouver vraiment des solutions qui sont surtout des solutions durables et des solutions fiables et crédibles.
Il y a un peu longtemps que vous être le chef de file de l’opposition, qu’est-ce que vous avez obtenu pour le Mali ?
Soumaila CISSE : Ce que j’ai obtenu pour le Mali, si je dois faire un bilan, c’est que nous avons pu asseoir la crédibilité de l’opposition. Aujourd’hui, on est écouté. Aujourd’hui, nous avons pu mobiliser suffisamment de personnes dans le sens de nos idées. Mais surtout, ce dont je suis fier, est que nous avons pu le faire sans violence. Je crois que c’est quelque chose qui est à saluer non seulement en Afrique de l’Ouest, mais aussi dans le monde. Je crois que s’il y a quelque chose à mettre au crédit de l’opposition malienne, c’est son sens de responsabilité, de la non-violence, de la proposition parce que nous proposons. Et même pour cette sortie de crise, nous avons fait des propositions qui sont aujourd’hui sur la place publique qui sont discutées, acceptées parfois et amendées par d’autres. Je crois que c’est le sens de la responsabilité que nous pouvons affirmer avoir e
u pendant toutes ces périodes.
Transcription libre, la rédaction Info-Matin
Source: info-matin.