Lundi, 29 août 2016 restera mémorable dans les annales de la Présidence de la République du mali avec la nomination par le président de la République d’un chevronné de l’échiquier politique malien, Soumeylou Boubèye Maïga.
Le désormais Ministre-Ségal de la Présidence de la République, Soumeylou Boubèye Maïga, revient dans les hautes sphères de l’Etat, après avoir été assimilé à un dinosaure de la classe politique malienne de toute l’ère démocratique. SBM incarne les politiciens avertis qui ont, au risque de leur vie, lutter contre le régime fasciste de GMT et ont fait asseoir une vraie ère démocratique au Mali.
Bardé de diplômes obtenus le long d’un cursus bien rempli du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti) de l’Université Cheikh Anta Diop à Dakar au Sénégal, en passant par la France, où il obtient un (DESS) en diplomatie et administration des organisations internationales en 1987, à l’Université de Paris-Sud, SBM a décroché aussi un diplôme en relations économiques internationales à l’Institut d’administration de Paris.
La venue de M. Maïga à la Présidence marque, d’une part, la décision certaine du Chef de l’Etat de mettre au service de la Nation son potentiel inextinguible et sa parfaite maîtrise du champ géopolitique malien et, d’autre part, le maintien «bouche bée» des détracteurs qui avaient postulé une rupture entre deux amis et collaborateurs de longue date que rien ne pouvait mettre dos à dos, sauf erreur d’appréciation.
Militant des premières heures de la démocratie au Mali, Soumeylou Boubèye Maïga a profité de son statut de journaliste, d’abord au Quotidien national ‘’LEssor’’, ensuite au journal ‘’Sunjata’’, pour militer au Parti Malien du Travail (PMT) pour lutter contre le régime soldatesque de Sébétou Balla.
Après la chute du régime CMLN, Soumeylou entre au Cabinet d’Amadou Toumani Touré en qualité de Conseiller spécial, d’avril 1991 à juin 1992. Aussi, le restera-t-il à l’accession d’Alpha Oumar Konaré à la Magistrature suprême jusqu’à janvier 1993, date à laquelle il est nommé Directeur de la DGSE où il déjoua plusieurs coups d’Etat.
À cette même date, son employeur d’aujourd’hui était le PM d’antan. Soumeylou continua à servir la République et entra au gouvernement de Mandé Sidibé en tant que ministre des Forces armées et des Anciens combattants. Pour les observateurs, l’homme est en terrain connu, car c’est un redoutable leader politique qui maîtrise bien les rouages de l’administration malienne et dispose d’un carnet d’adresses assez fourni au niveau national, africain et international.
Candidat aux primaires de l’ADEMA/PASJ en 2002, Soumeylou Boubèye Maïga laisse la sellette à Soumaïla Cissé, plébiscité par le CE du parti de la ruche pour briguer la Magistrature suprême, la même année et va d’ailleurs au 2ème tour contre l’Indépendant ATT.
Candidat de la «Convergence 2007»
En 2006, alors que l’Adema décide de soutenir la candidature du président sortant, Amadou Toumani Touré, à l’élection présidentielle malienne de 2007, Soumeylou Boubèye Maïga annonce son souhait de se présenter et fonde l’Association “Convergence 2007”.
Soumeylou Boubèye Maïga et certains de ses sympathisants, en l’occurrence Issa Diarra, Ibrahima Kantao, Binta Yattassaye et Oumar Ag El Mehdi sont exclus du parti, suite à la Conférence nationale de l’Adéma.
Le 6 avril 2011, Soumeylou Boubèye Maïga est nommé ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale dans le gouvernement de Cissé Mariam Khaïdama Sidibé. Le 8 septembre 2013, il est nommé ministre de la Défense et des Anciens combattants dans le gouvernement d’Oumar Tatam Ly.
Il démissionne de ce poste le 27 mai 2014, en réaction à la défaite de l’armée malienne à Kidal face à des groupes rebelles et aussi pour officiellement faciliter l’enquête parlementaire sur les dramatiques et funestes conséquences de la visite controversée de l’ex-Premier ministre, Moussa Mara, à Kidal. Des indiscrétions avaient fait état d’une démêlée entre les deux amis de longues dates, faisant croire à un rejet de Soumeylou par IBK. Grande fut leur surprise de voir les indissociables ‘’côte-à-côte’’ lors de l’investiture du Président nigérien, Mahamadou Issoufou.
Fin stratège en géopolitique
Certain s’offusquent sans preuves tangibles que cette nomination de SBM à Koulouba marque donc une réconciliation entre deux compagnons de lutte et camarades politiques qui ont ensemble quitté leur parti originel, l’Adema/PASJ. Soumeylou Boubèye est vraiment un homme qui maîtrise assez bien la politique de notre pays ainsi que la gestion de la sécurité.
Sa nomination suscite assez de commentaires. Certains stipulent que «la place de Soumeylou n’est pas sur les plateaux de télévisions et autres journaux en train de montrer les faiblesses de Tiéman Coulibaly, mais près de lui afin de trouver ensemble les solutions pour résoudre la crise sécuritaire que traverse notre pays».
D’autres croient que cette nomination de Soumeylou Boubèye Maïga «sera un ouf de soulagement à la Présidence du Mali, non seulement, il est un grand commis de l’Etat, il est aussi un rat du pouvoir, il est au pouvoir depuis sous Alpha jusqu’à maintenant».
En fin connaisseur du terrain géopolitique, M. Maïga avait, en son temps, dit à Moussa Joseph Mara de ne pas provoquer une guerre et lui avait formellement instruit de ne pas aller à Kidal. En se forçant une vaillance sans apport, le PM d’antan n’a pas prêté considération à son ministre de la Défense, subalterne certes, mais avisé. Et les conséquences furent claires : le Mali a appelé le Président mauritanien au secours pour arrêter l’avancée des soldats du Mnla et a été négocié à Alger des accords dans une position de faiblesse.
Toutes choses qui lui font valoir cette nomination, car le Président IBK aura compris que SBM comprend les choses et sait analyser les situations. Boubèye pourra faire un travail exemplaire à Koulouba, car il a toujours fait preuve de valeureux et de vrai patriote. Les Maliens ont toujours assimilé de fin stratège SBM qui est connu comme véridique et qui a la tête sur les épaules.
Sinaly M. Daou
Source : L’observatoire