Dans un communiqué qui date d’aujourd’hui, le Bureau politique national de la Convention nationale pour une Afrique solidaire (CNAS-Faso Hèrè), le parti de l’ancien Premier ministre, Soumana Sako, ‘’réitère sa condamnation de l’accord illégal et scélérat signé entre la Minusma et les séparatistes du MNLA à l’insu du gouvernement malien et en totale violation de la souveraineté du Mali et du mandat de la Force onusienne’’.

Compte tenu de la gravité de la situation créée à Gao et de la perte en vies humaines occasionnée par des tirs à balles réelles, ‘’la CNAS-Faso Hèrè estime que le leadership politique et militaire de la Force de l’ONU ayant ainsi commis une grave erreur de jugement politique, est irrémédiablement discrédité et n’est plus en mesure d’exécuter de façon crédible et efficace son mandat de protection des populations civiles et d’appui à la restauration complète de l’autorité de l’État malien sur l’ensemble du territoire de la République du Mali’’.

En conséquence, le Bureau politique national de la CNAS-Faso Hèrè exige la révocation immédiate et le remplacement sans délai du leadership politique et militaire de la Minusma.

Enfin, la CNAS-Faso Hèrè exige du gouvernement malien une attitude moins passive et moins frileuse ainsi qu’une vigoureuse reprise en main de la situation qui dérape dangereusement dans le Nord de notre pays.

Depuis le début de la semaine, la tension est vive à Gao entre les populations et la Minusma suite à cet accord que cette dernière a signé avec les groupes rebelles de la Coordination pour l’établissement d’une zone de sécurité temporaire à Tabankort.

Les populations maliennes notamment celles de Gao voient en cela une manière tacite de la mission onusienne de soutenir les groupes rebelles séparatistes puisque Tabankort est une localité sous contrôle des groupes d’autodéfense signataires de la plateforme, proches du gouvernement et qui se battent pour l’intégrité territoriale du Mali.

Des manifestations ont eu lieu le mardi dernier à Gao où les troupes de la Minusma n’ont pas hésité à tirer à bout portant sur les populations faisant 3 morts et plusieurs blessés graves.

Certes le document a finalement été retiré à la grande satisfaction de tous les Maliens, mais il est clair qu’un climat de méfiance s’est désormais installé entre les populations et la Minusma.