C’est l’une des plus grosses bêtises par laquelle l’Urd, la famille politique de Soumaïla Cissé, s’est illustrée avec sa tentative maladroite de jouer sa partition dans la libération de son président des griffes djihadistes. Non satisfaite ne s’en être maladroitement prise par la mise en place d’un comité de crise propre au parti, le BEN renchérit en optant pour une approche très peu optimale et peut-être même périlleuse.
Elle a notamment choisi la voie de la pression pour obtenir la libération de sa figure de proue, chose que les preneurs d’otage – à défaut de lui être indifférents – pourrait bien percevoir comme un défi voire une épreuve de force. Et dire aussi que le modus operandi choisi jure avec les techniques de communication appropriées. Sur les affiches de la grande campagne de plaidoyer en faveur de Soumi, l’image utilisée est illustrative de tout sauf de la tragédie qu’incarne l’épisode. Comment veut-on plaider la cause d’un otage en détresse – interpeler qui de droit ou attendrir l’opinion sur son sort dramatique – en le présentant avec un sourire et une gaité aussi défiants ? Les communicateurs de l’URD doivent revoir leur approche et stratégie en direction des cibles de leur message.
Les Bamakois commencent à défier le couvre-feu
Le mois de Ramadan ne s’accommode visiblement pas du couvre-feu instauré par les autorités dans le cadre de la lutte contre le Covd-19. En tout cas, la mesure montre des signes d’essoufflement depuis le deuxième jour du mois sacré, avec des citoyens qui défient progressivement et impunément les restrictions qu’elle leur impose. Ni les horaires, ni les proportions d’attroupement ne sont observées. Ils sont foulés au nez et à la barbe de forces de l’ordre débordées et impuissantes devant cette forme de désobéissance civile. Au demeurant, les agents de la circulation routière, en certains endroits, ne se donne plus la peine d’interloquer les passants tant la violation du couvre-feu tend à devenir la règle dans la capitale où le confinement nocturne pesait déjà si lourdement sur les habitants avant même le Ramadan. Et pour cause, par-delà le cours habituel des occupations vespérales, c’est le régime alimentaire même de la population qui en est affectée par la fermeture des gargotes et autres vendeuses de soupers aux coins des rues. C’est pour le plus grand bonheur de ces petits commerces qu’intervient la levée de fait du couvre-feu et ils ont même commencé à occuper leurs emplacements habituels pour les grandes retrouvailles avec leurs fidèles clientèles. Or avec le confinement même les petits arrangements et consommations à crédit ne sont pas accessibles.
L’arrêté ministériel qui rabroue le Directeur du Contrôle Financier
L’équivoque aura longtemps pénalisé les petits bénéficiaires de marchés publics qui savaient plus à quel sain se vouer et quelle doctrine suivre. D’un côté la Direction du Contrôle qui exempte d’un régime contractuel les marchés en deçà de 5 millions, de l’autre la Direction du trésor qui a instruit l’ordre de ne payer aucun montant de dimension supérieure à 500 000 francs CFA sans enregistrement. Pris en sandwich entre ces deux mesures antinomiques, nombre de fournisseurs sont restés suspendus à un dénouement de l’écheveau. Après moult atermoiement, une sentence est tombée depuis l’Hôtel des Finances, la semaine dernière, en faveur de la voie soutenue défendue par le Directeur du Trésor. Ça n’est que son homologue du Contrôle avait tort. C’est tout simplement que l’arbitrage en sa faveur a le mérite de combler pas mal en manques à gagner par les enregistrements de marchés, mais aussi d’épargner au trésor public le remboursement des montants indûment perçus sur plusieurs années pour compte d’enregistrements qui reposaient sur une législation longtemps révolue.
La Rédaction