La question tient de la quadrature du cercle, tant la donne est rendue compliquée par l’absence d’une nette démarcation entre forces politiques de la 6ème législature. Le RPM, auquel le perchoir revient de droit, dispose certes d’une avance considérable sur ses poursuivants mais il bien loin du compte pour en jouir avec arrogance : s’assurer à la fois la présidence de l’hémicycle et d’autres responsabilités parlementaires auxquelles aspireraient éventuellement ses nombreux élus. S’y ajoute la difficile émergence de ses rangs d’une personnalité proche de l’unanimité quand on sait que le président sortant est trop décrié dans son parti pour que le BPN n’hésite pas à troquer sa réélection contre des postes stratégiques de plus grande portée politique. Il reste le schéma explorable qui consiste à renoncer au perchoir pour un allié dans le cadre d’un intergroupe de la majorité présidentielle pour miser sur une représentativité quantitative à la fois dans les autres instances du parlement qu’au gouvernement.
Après la libération du ministre M Camara, la bataille procédurière de l’affaire se poursuit
Libre mais pas comme le vent ? En vertu de son statut de ministre à l’époque des faits, l’ancien ministre Mamadou Camara a obtenu en tout cas que sa procédure soit rangée dans le même box que celle des autres ministres coïnculpés dans le brûlant dossier de «l’avion présidentiel et des équipements militaires». Par conséquent, l’ancien Directeur de cabinet de Koulouba, signataire du mandat déclencheur de l’affaire, a été autorisé à regagner son domicile après un combat titanesque que ses avocats ont remporté contre le Parquet anticorruption quant à reconnaissance de statut de ministre. Et, à l’instar des autres coaccusés de même rang, son le cas sort de l’ordinaire pour être rattaché au dossier transféré à la Cour suprême, conformément à la législation particulière sur la poursuite des ministres. La tournure spectaculaire de l’affaire aura par ailleurs favorisé l’élargissement d’autres acteurs ordinaires poursuivis dans le même dossier, qui restent quant à eux dans une procédure différente au niveau du parquet de Premier instance. Cette trivialité judiciaire ne semble guère passer au niveau des avocats de la partie pour qui le dossier demeure un tout indissociable. Ils s’apprêtent donc à se pourvoir contre l’arrêt de la Cour d’Appel qu’ils jugent parcellaire.
Entre instrumentalisation et démystification du Covid-19
La récupération publicitaire du Coronavirus a pignon sur rue. Par-delà même le petit commerce qui tire grand profit dans la vente de produits et outils préventifs tels les gels et les masques, le Covid est sur le point de se transformer en tribune d’exhibition pour personnalités publiques. Puisque l’opinion s’en intéresse quand il s’agit de drame, les personnalités se démènent comme des beaux diables pour y associer leur nom. Il n’est donc pas rares de les voir sortir pour avouer courageusement leur statut viral au Covid-19, au détour de la démystification d’un syndrome que certains commencent à présenter comme une maladie honteuse. Mais la différence est de moins en moins nette entre ceux-là qui sont motivés par un devoir de contribuer à la banalisation du Covid et ceux qui en profitent pour assouvir un besoin de paraître. En tout cas, depuis l’épisode de cette courageuse bonne dame arrivée de France avec le virus, la divulgation des statuts est devenue la règle et on se demande même si certains ne paient pas pour être déclarés positifs.
La Rédaction
Source: Le Témoin