Le programme présidentiel de Soumaïla Cissé Champion est un programme ambitieux et réaliste. D’un coût estimé à 7.310 milliards de FCFA pour une période de cinq ans, il a fait l’objet d’un brillant exposé de la part du candidat de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) et de la Plateforme ‘’Ensemble Restaurons l’espoir’’ à toutes les forces vives de la nation et à la communauté internationale. C’était le lundi 9 juillet dans la salle ‘’Union Africaine’’ de l’hôtel de l’amitié en présence des cadres, militants et alliés du parti. Un programme émergent pour reconstruire le Mali.
C’est aux environs de 17 h que le candidat Soumaïla Cissé a fait son entrée sous les applaudissements d’un public impatient de découvrir le contenu de sa feuille de route. La cérémonie a commencé par l’exécution de l’hymne de l’Union pour la République et la Démocratie (URD). Le maître de cérémonie, Me Demba Traoré, non moins directeur adjoint de campagne du candidat, a dans un style propre à lui, présenté Monsieur Soumaïla Cissé. Selon le candidat de l’espoir, ce programme a été élaboré en fonction du besoin actuel du peuple malien et s’appuie sur cinq piliers pour reconstruire un pays abimé. « J’ai un programme fiable conçu par les meilleurs spécialistes », souligne-t-il.
L’exposant du jour a dénoncé la mauvaise gouvernance qu’a connue notre pays ces cinq dernières années, une gouvernance qui se manifeste par la corruption, l’insécurité. Le premier pilier de son programme repose sur la restauration de la paix, de la sécurité et de l’autorité de l’Etat avec deux grandes composantes : « Mobilisons-nous pour assurer la stabilité et la réconciliation nationale » et « Consolidons nos institutions pour bâtir une société basée sur la justice, le travail et le mérite ».
Une présence forte de l’État sur l’ensemble du territoire, instaurer les conditions d’une bonne gouvernance
Il envisage de prendre des mesures concrètes pour moderniser et remobiliser les forces armées et de sécurité, telles que l’amélioration du budget de l’armée, la création de brigades mixtes d’intervention rapide (BIR) au nord et au centre, le renforcement de l’équipement militaire adapté aux types de menaces, l’affectation des ressources budgétaires supplémentaires pour améliorer les conditions de vie des hommes, la mise en place d’un hôpital militaire et des services de transport d’urgence des blessés au combat. Il s’engage à redéployer l’Etat sur l’ensemble du territoire au service des citoyens. « Je suis persuadé qu’une présence forte de l’État sur l’ensemble du territoire permettra de conjurer les menaces qui pèsent sur notre pays. La reconquête du nord et du centre passe également par la reconquête des esprits. Les populations de ces régions doivent se sentir parties intégrantes de notre nation et bénéficier des mêmes droits. Outre le rétablissement de la sécurité des biens et des personnes, je mettrai en œuvre des actions coordonnées en vue d’instaurer les conditions d’une bonne gouvernance, au niveau local comme dans la conduite des politiques sectorielles, propres à renforcer la crédibilité de l’État et à déployer les programmes appropriés de développement économique et social, qui apporteront les réponses de long terme aux causes profondes de la crise sécuritaire », s’engage-t-il.
Il mettra en œuvre, de bonne foi, l’Accord pour la paix et la Réconciliation, dans un dialogue sérieux et sincère avec toutes les parties concernées et mènera une lutte implacable contre l’impunité et les violations des droits de l’homme. « Notre engagement à l’égard du Mali visera à faire disparaître les ferments de division qui empoisonnent notre pays. L’État a des devoirs envers le peuple et, les différentes communautés ont un devoir d’entraide et de travail pour le bien commun », lance le candidat de l’espoir.
Le programme du candidat ambitionne de renforcer la démocratie, le fonctionnement des institutions et le contrôle de l’action gouvernementale par le parlement, donner un nouveau souffle à la décentralisation, bâtir une administration moderne, impartiale, proche des citoyens et à leur service, améliorer l’administration de la justice et mettre les intérêts nationaux au cœur de la diplomatie. Une lutte féroce sera engagée contre la corruption avec la réduction du train de vie de l’Etat. « Pour rompre avec toutes les pratiques et dérives que tout le monde dénonce, pour gérer autrement nos ressources limitées, j’en appelle à un véritable sursaut national, à un changement profond des mentalités et des comportements, à un véritable combat contre la corruption et la mauvaise gestion », professe Soumaïla Cissé.
Le deuxième pilier est axé sur l’Instauration d’un véritable dialogue entre tous les maliens. Dans le chapitre « Un Etat à l’écoute des citoyens », le candidat Soumaïla Cissé exprime sa détermination à développer un dialogue social, constructif et apaisé, à instaurer un débat constructif avec les autorités coutumières et religieuses, garantir une véritable liberté à la presse malienne et associer les Maliens de l’extérieur à la vie de la nation. L’autre volet de ce pilier est de faire de la culture et du sport le ciment de l’unité nationale. Des grands projets seront initiés en direction des acteurs culturels pour des véritables industries dans ce monde. L’une des annonces fortes est la création du festival de musique panafricaine de Bamako. Des artistes seront nommés comme des ambassadeurs de ce festival. Le programme vise à faire du sport un trait d’union entre les Maliens.
Recrutement systématique des diplômés en santé et en enseignement
Le troisième pilier de l’ancien ministre des finances est de mettre l’Etat au service des populations. Il s’agit de réorganiser le système de santé, d’améliorer l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, de renforcer la qualité du système éducatif, de renforcer la protection sociale et la solidarité nationale et d’améliorer l’accès à l’habitat et aux infrastructures urbaines. Quelques mesures-phares de ce pilier sont le recrutement systématique de tous les diplômés en santé et des écoles de formation d’enseignants, la création d’une nouvelle ville appelée ‘’Soundiata City’’, l’application stricte de la scolarisation obligatoire jusqu’à 16 ans.
Le quatrième pilier, « Donner aux jeunes et aux femmes la place qui leur est due dans la société malienne » vise à assurer la promotion des femmes et leur implication dans la vie publique. « L’emploi des jeunes sera une priorité et un principe directeur de mon action », déclare-t-il en annonçant une série de mesures pour une prise en compte de la dimension ‘Jeunes’ dans tous les programmes publics. Le candidat Soumaïla Cissé compte accorder une place importante aux femmes s’il est élu président de la République.
Le cinquième et dernier pilier de ce programme présidentiel s’articule autour de la construction d’une économie performante et solidaire, compétitive et créatrice d’emplois durables. L’ancien Président de la Commission de l’UEMOA annonce de nombreuses mesures fortes pour l’émergence d’une économie au service du développement durable au profit des populations.
L’annexe à ce programme appelée « Additif au programme présidentiel du candidat Soumaïla Cissé » comporte aussi une seconde annexe intitulée « Chiffrage indicatif du programme pour restaurer l’espoir ». Le coût estimé du programme est de 7310,1 milliards de FCFA soit 82,4% du PIB de 2017 (8868,4 milliards de FCFA).
Certaines dépenses pourraient ne pas être imputées au budget de l’Etat (énergie, pont, usines, certaines dépenses d’éducation, routes, irrigation, etc.) car le programme prévoit le recours aux Partenariats Publics Privés (PPP), aux partenaires bilatéraux et multilatéraux. « Ce n’est pas un programme en dehors de la capacité des Maliens, c’est un programme réaliste et un programme qu’on peut faire, qu’on doit faire », rassure le candidat.
Soumaïla Cissé a tenu à remercier tous les cadres qui l’ont aidé dans l’élaboration de ce programme ambitieux.
Bintou Diarra et Moussa Diarra
Source: Le Challenger