Les deux camps en guerre au Soudan du Sud ont accepté de cesser les combats immédiatement et de mettre fin à leur conflit sans condition, a rapporté samedi 8 novembre le médiateur en chef des négociations de paix. Cette annonce intervient après deux jours de discussions dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba.
La guerre civile a éclaté en décembre dernier dans le pays, Etat indépendant depuis 2011 seulement, après plusieurs mois de tensions entre le président Salva Kiir, de l’ethnie Dinka et son adjoint démis de ses fonctions, Riek Machar, de la communauté Nuer.
Quiconque violera l’accord de paix sera soumis à une série de sanctions, verra notamment ses avoirs gelés et sera soumis à des interdictions de déplacement, a déclaré à la presse Seyoum Mesfin, négociateur principal pour l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), un groupement régional associant huit pays est-africains. Les deux camps se sont également engagés àcesser de recruter et de mobiliser des civils.
PLUS DE 10 000 MORTS
Outre les gels d’avoirs et les restrictions aux déplacements, l’Igad a aussi prévu de cesser de fournir des armes et des munitions, ainsi que tout autre matériel de guerre, aux parties qui ne respecteraient pas l’accord et continueraient àcombattre. Si nécessaire, l’autorité intergouvernementale interviendra« directement » dans le pays « pour rétablir la paix et la stabilité », a précisé le médiateur en chef.
La délégation américaine aux Nations unies a informé mardi les membres du Conseil de sécurité de son intention de présenter un projet de résolution établissant des sanctions internationales contre le Soudan du Sud.
Le conflit, qui a éclaté en décembre dernier, a fait plus de 10 000 morts et plus d’un million de déplacés dans ce pays de 11 millions d’habitants, menacé par la famine. L’Igad a accordé aux deux parties 15 jours pour mener des consultations, a précisé Seyoum Mesfin.
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Riek Machar, a salué l’accord tandis que le président Salva Kiir a ordonné à l’armée nationale de rester dans ses casernes conformément aux termes de l’accord. Les soldats ne pourront combattre que s’ils sont attaqués, a indiqué le chef de l’Etat.