Selon le ministre béninois des Affaires étrangères, Nassirou Arifari Bako, « le Canada et les Etats-Unis ne sont pas rassurés par la présence du capitaine Sanogo sur place à la suite de ses multiples interventions dans le processus électoral ». C’est pourquoi, le Bénin propose l’asile politique au capitaine Amadou Sanogo, auteur du coup d’Etat de mars 2012. Ce qui confirme notre information selon laquelle l’avenir du capitaine Amadou Haya Sanogo ne s’inscrit plus au Mali.
« Le Bénin, dans sa dynamique de paix et pour accompagner le processus de démocratisation au Mali, offre l’asile doré au capitaine Sanogo », a déclaré Nassirou Arifari Bako.
M. Sanogo, capitaine de l’armée malienne, avait renversé le régime du président Amadou Toumani Touré le 22 mars 2012 et précipité la chute du Nord aux mains d’islamistes armés liés à Al-Qaïda, qu’une intervention franco-africaine entamée en janvier a chassés de la région.
La proposition de Cotonou intervient alors que le Mali se prépare à sa première élection présidentielle depuis le putsch de 2012, fin juillet. « Notre objectif est de soutenir le Mali et son processus électoral et d’apporter notre contribution aux efforts de la France et des partenaires au développement », a déclaré M. Bako.
« Le Canada et les Etats-Unis ne sont pas rassurés par la présence du capitaine Sanogo sur place à la suite de ses multiples interventions dans le processus électoral », a-t-il ajouté.
Pour une « sortie honorable », les auteurs du coup d’Etat du 22 mars 2012 négocient depuis le mois de février avec le médiateur dans la crise malienne, le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré et le président en exercice de la Cédéao et président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara.
Comme on écrivait dans ses mêmes colonnes, l’avenir du capitaine Amadou Haya Sanogo ne s’inscrit plus au Mali. Craignant un risque de règlement de comptes, l’ex-chef de la junte veut quitter le pays. Notre journal titrait il y a une dizaine de jours qu’il négociait depuis plusieurs semaines un exil doré hors du Mali.
Après le niet catégorique opposé à son vœu par les Etats-Unis d’Amérique, l’éphémère homme fort du Mali aurait jeté son dévolu sur deux pays africains, le Nigéria et le Gabon, qui seraient prêts à l’accueillir. Le Bénin vient donc de rallonger la liste des possibles destinations du putschiste qui continue à démentir ces informations pour ne pas s’attirer la colère de certains de ses proches, notamment les jeunes qui se considèrent oubliés après avoir été les « vrais » auteurs du coup d’Etat qui a précipité la chute des villes du Nord.
Youssouf Coulibaly