Emmanuel Macron avait décidé de reporter à début 2020 le sommet avec les dirigeants des cinq pays du Sahel prévu à Pau en raison de l’attaque jihadiste qui a fait 71 morts dans les rangs de l’armée au Niger.
Ce sommet qui s’est planché sur l’avenir de l’opération Barkhane au Sahel produira-t-il une issue de calme tension pour l’opinion sous-régionale fortement nourrie par le sentiment anti-présence française ?
Emmanuel Macron avait annoncé le 4 décembre, à l’issue du sommet de l’OTAN, qu’il avait convié les présidents du Mali, du Burkina Faso, du Niger, du Tchad et de la Mauritanie à un sommet le 16 décembre à Pau (sud-ouest de la France), pour qu’ils « clarifient » leur position sur la présence militaire française au Sahel, de plus en plus contestée par leurs opinions publiques.
Il avait souligné qu’il attendait d’eux qu’ils « assument » publiquement le fait que les soldats français sont au Sahel à la demande des pays concernés, et non pas pour des « visées néocoloniales ».
Faute de quoi, avait-il menacé, il en tirerait toutes les conséquences. L’Élysée a précisé que toutes les options étaient sur la table, y compris un retrait des 4 500 hommes des troupes françaises de la force Barkhane, qui depuis quatre ans luttent contre les groupes jihadistes au Sahel.
Après le lourd bilan de l’attaque d’Inates qui a fait 71 morts et récemment 89 morts à Chinagoder, mais aussi la multiplication des attaques au centre du Mali, de grosses interrogations se posent sur la capacité des militaires des pays du G5 à faire face à la montée en puissance du terrorisme. Avec ce dernier bilan au Niger qui a créé la psychose au sein de la population, le doute s’installe dans les têtes et il ne faut pas espérer de grand-chose de ce sommet de Pau. Tout porte à croire que cette rencontre accouchera d’une souris contre les aspirations d’une partie de ces populations qui veulent le départ de la France. C’est désormais une grosse désillusion pour ceux qui espèrent un changement ou une décision magique sur un probable départ des forces françaises du Sahel.
K. Komi
Source: LE COMBAT