Le sommet extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur les récentes évolutions politiques au Mali tenu, dimanche, à Accra, a décidé de suspendre le Mali de ses instances mais sans prendre de sanctions économiques contre ce pays, à la suite du nouveau coup de force des militaires.
« Après de longues discussions, les chefs d’État et de gouvernement ont décidé de suspendre le Mali des institutions de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) », précisent dans un communiqué les dix chefs d’État présents lors de ce sommet.
Le Mali ne pourra plus, jusqu’à nouvel ordre, assister aux sessions des chefs d’État, aux Conseils des ministres ou encore aux sessions du Parlement de l’institution sous-régionale. Suspendu de toutes les instances de la Communauté, le Mali se retrouve maintenant isolé au sein de la CEDEAO.
Assimi Goïta, qui était dans la capitale ghanéenne, n’a pas pris part au sommet. Il s’agit donc d’une semi-victoire sur le plan sous-régional.
La conférence des chefs d’État a demandé le respect strict du calendrier de la transition. Un Premier ministre civil va être nommé avec un gouvernement inclusif, pour poursuivre le programme de transition. Mais aucune sanction économique n’a été prise et le colonel Assimi Goïta reste à son poste.
Le sommet avait pour but de définir les lignes d’action pour la transition. Les chefs d’État ont fermement condamné ce récent coup d’État qui, selon le communiqué final, est « une violation des décisions prises lors du sommet extraordinaire qui s’est tenu à Aburi, au Ghana, le 15 septembre 2020 » et une violation de la charte de la transition.
«Je profite, au nom de la CEDEAO, pour réitérer notre engagement continu en faveur de la Transition pacifique au Mali», a laissé entendre le président en exercice de la (CEDEAO), Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, chef de l’Etat ghanéen.
Selon le président Akufo-Addo, il s’agit d’aider le peuple malien à trouver une solution politique pour que la paix et la stabilité règnent dans notre pays. A la séance d’ouverture du sommet, le président ghanéen a fait une présentation des enjeux actuels de la situation, et réaffirmé la disponibilité de la communauté à accompagner le Mali pour une sortie de crise.
Pour le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré, il s’agissait, au cours des discussions, d’envisager les «voies et moyens d’accompagner ce pays frère (Ndlr, Mali) pour une sortie de crise».
«Ensemble avec mes pairs, nous proposerons des pistes de solutions à la crise malienne afin de maintenir la paix et la stabilité dans la sous-région ouest-africaine et sur le continent», a indiqué, pour sa part. le chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé.
L’allocution du président en exercice de la CEDEAO a été suivie des travaux à huis clos. Après l’adoption de l’ordre du jour, Goodluck Ebele Jonathan, médiateur de la CEDEAO au Mali qui avait été dépêché à Bamako, le 25 mai, a présenté le rapport sur la situation dans notre pays qui se poursuivra par des discussions.
Au cours de son séjour à Accra, le président Goïta, proclamé président de la Transition, chef de l’État, par la Cour constitutionnelle malienne, le 28 mai dernier, a eu un tête-à-tête avec son le président ghanéen et des entretiens bilatéraux, notamment avec le président de la Commission de la CEDEAO, Jean-Claude Kassi Brou.
Les décisions prises au cours de ce sommet extraordinaire seront déterminantes pour la suite du processus de la Transition au Mali.
Ce sommet intervient apres les évènements du 24 mai qui ont conduit à l’arrestation puis à la démission du président de la transition, Bah N’Daw, et de son Premier ministre, Moctar Ouane.
Mohamed Bazoum du Niger, Faure Gnassingbé du Togo, Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso, Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Muhammadu Buhari du Nigeria, Umaro Sissoco Embaló de la Guinée Bissau, George Weah du Liberia, Adama Barrow de la Gambie., étaient présents à cette rencontre de haut niveau dans la capitale ghanéenne.
MD
Source : (AMAP)