Dans la mouvance du 27e Sommet des Chefs d’État et de gouvernement d’Afrique et de France, notre capitale abrite, depuis hier mardi du 13 décembre, le Forum ‘’Genre et Développement’’ Afrique-France qui est axé sur ‘’l’entrepreneuriat féminin dans le domaine de l’agro-business, clé de l’émergence de l’Afrique’’. Les travaux se déroulent au Centre Maeva, à l’ACI 2000.

La cérémonie d’ouverture de l’atelier était présidée par le Premier ministre Modibo KEITA, en présence de Mme Sangaré Oumou BA, ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille ; de Mme Sina MAIGA Sian DAMBA, Coordinatrice du forum genre et développement dudit sommet, et de Mme l’ambassadrice de la France Au Mali. Abdoullah Coulibaly, Président de la commission nationale d’organisation du sommet France –Afrique (CNOSFA) a lui aussi honoré de sa présence à ce rendez-vous.
Participent à ces assises de trois jours, les femmes Opératrices économiques ; les femmes leaders du monde rural ; les femmes de la société civile ; les femmes de la diaspora ; les dirigeantes des coopératives, organisations, réseaux, responsables de syndicats ; les chercheurs et scientifiques ; les élus des collectivités territoriales d’Afrique et de France ; les responsables des structures en charge des politiques publiques (emploi, secteur privé, formation).
« L’Entrepreneuriat féminin dans le domaine de l’Agro-business– Comment développer l’Agro-business, clés de l’émergence de l’Afrique ? » Tel est le thème de ce Forum, qui est considéré pour les organisateurs comme une file conductrice de participation des femmes de l’Afrique au 27e sommet France Afrique.

Les femmes plus que jamais engagées
D’entrée de jeu, Mme MAIGA Sina DAMBA s’est réjouie de l’intérêt des gouvernements malien et français pour les Africaines en général et les Maliennes en particulier, pour leur promotion dans ce domaine bien précis. Elle a rappelé le rôle combien important des femmes dans le domaine de l’agro business. Cependant, l’arbre ne devant pas cacher la Forêt, Mme MAIGA a déploré le peu de profit que les femmes en tirent : « les femmes, qui constituent 70 % de la force de travail agricole générant jusqu’à 60 à 80 % de la production des denrées alimentaires du continent n’en tirent qu’un profit limité de cette activité ; les marchés du travail sont marqués par une très forte ségrégation fondée sur le genre avec des occupations peu rémunérées ; la majorité des emplois précaires dans le monde en développement se trouve dans l’économie informelle, essentiellement dans les zones rurales et dans l’agriculture, où les femmes rurales, surtout les jeunes, sont les plus susceptibles d’être touchées ».
Comme pour enfoncer le clou, Mme MAIGA déplore le fait que les femmes ont tendance à travailler comme auto-entrepreneures dans le secteur informel que de gagner un revenu régulier dans le secteur formel. À cet effet, elle révèle que les femmes occupent 4/10 des emplois et gagnent en moyenne les 2/3 du salaire de leurs collègues masculins. Pour elle, ce forum de trois jours sera une occasion pour les participants d’amener les chefs d’État africains à se doter de lois interdisant la discrimination entre les genres pour le recrutement des employés, à l’instar de seulement 15 pays qui disposent de cette loi.
M. Coulibaly de la CNOSFA a, dans son allocution, félicité l’ensemble de la commission d’organisation du forum genre et développement. Il a, à cet effet, comparé ce forum à un champ-école pour tester la capacité des membres de la commission nationale d’organisation du sommet France- Afrique.
« Ce forum est sans doute un champ-école pour déceler les failles et les insuffisances à corriger dans notre dispositif organisationnel et sécuritaire, avant le sommet dédié au partenariat pour la paix et l’émergence », a-t-il dit. Le responsable de la CNOSFA n’a pas manqué de saluer l’engagement sans faille du gouvernement.
Mme Sangaré Oumou Ba, quant à elle, a réassuré l’engagement des femmes du Mali pour la tenue de ce sommet France Afrique. Elle a salué la détermination du présidente IBK dans sa lutte perpétuelle de la promotion de la femme : « le président de la république a toujours mis la cause de la femme au centre de ses préoccupations, en tant qu’homme politique, en leur réservant une place importante au sien de sa formation politique. Aujourd’hui, en tant que président de la république, il a matérialisé son engagement en adoptant le projet de loi sur la promotion du genre, le 14 juillet 2014, et en la promulguant un 18 décembre. Au nom de toutes les femmes du Mali, qu’il en soit remercié ». Elle a, par ailleurs, appelé les femmes à une grande mobilisation lors de ce sommet pour rehausser le Djatiguiya légendaire du Mali.
Le Premier ministre a, dans son discours, transmis les messages de salutations et de félicitations du président de la république aux participantes de l’Afrique et de la France.
« Il m’a chargé de vous dire ceci : « Toute cette promotion que le gouvernement du Mali fait à l’endroit des femmes se fait non pas par pitié, mais parce que vous le méritez ». Quant à moi, j’ai un seul message pour vous aujourd’hui, c’est de vous encourager davantage à travailler. Car seul le travail vous éloigne de la marginalisation », a-t-il conseillé.
Durant ces trois jours, il s’agira de consolider la participation des femmes à l’émergence économique de l’Afrique ; réfléchir sur les outils pour une autonomisation socio-économique effective des femmes ; réfléchir sur l’impact de l’environnement et des facteurs climatiques sur les activités agricoles des femmes entrepreneures ; réfléchir sur l’accès de la femme à la propriété foncière ; prendre en compte le rôle de la femme entrepreneure dans la réalisation des ODD. Les participants s’attelleront également à renforcer les capacités managériales des femmes entrepreneures dans le domaine de l’agro-business ; apporter une contribution des femmes aux thématiques du Sommet ; mettre en exergue les questions du dividende démographique et proposer des solutions ; rédiger une adresse aux Chefs d’État et de gouvernement lors du Sommet Afrique-France.
Ainsi, pour la journée d’hier, les séances plénières étaient présidées par Mme Sangaré Oumou Ba. Les thèmes comme l’état des lieux de l’entrepreneuriat féminin dans l’agro business, en Afrique, a été l’objet d’un débat houleux entre participants et les panélistes. D’autres thèmes comme les impacts des crises économiques et sécuritaires sur le développent de l’entrepreneuriat féminin, le genre et les dividendes démographiques en Afrique et enfin la mise en œuvre des politiques foncières, ses défis et ses contraintes pour les femmes africaines.

Par Christelle KONE

Source: info-matin