L’aide humanitaire s’organise au Puntland après le passage d’un cyclone tropical baptisé 03A. Le dernier bilan officiel s’élève à 143 morts, mais pourrait atteindre 300 victimes, selon le ministre de l’Intérieur de cette région semi-autonome de Somalie. Des dizaines de personnes sont toujours portées disparues. Des dizaines de milliers de têtes de bétail sont mortes. L’aide humanitaire s’organise mais des zones sont encore inaccessibles à cause des routes coupées.
Le cyclone s’est dissipé, mais la crise ne fait que commencer. La côte ouest du territoire a notamment été particulièrement touchée. Jeremiah Kibanya gère les opérations de l’organisation World Vision International au Puntland. Après un survol de la zone pendant 4 heures en hélicoptère, il a constaté les dégâts causés par 03A : « Nous avons vu beaucoup de carcasses d’animaux, rapporte-t-il. De nombreuses routes restent impraticables à cause de la boue. Des réserves d’eau souterraines sont également contaminées. Les dégâts sont donc très importants ».
Le gouvernement central somalien à Mogadiscio a promis une enveloppe d’un million de dollars. Les agences onusiennes ont de leur côté stocké une aide pour 30 000 personnes. Un soutien en nourriture, médicaments ou encore couvertures est acheminé par route, voire dans certains secteurs à la main, après la destruction d’une portion de la seule voie goudronnée du Puntland. Voilà pour le plus urgent.
«Les conséquences socio-économiques se feront ressentir pendant très longtemps»
Restera à gérer le long terme, explique Jeremiah Kibanya : « Je n’ai jamais vu autant de pluie depuis que je suis au Puntland. 140 millimètres sont tombés en 24 heures alors que 25 millimètres suffisent à entraîner une inondation, rappelle-t-il. Les conséquences socio-économiques se feront ressentir pendant très longtemps car des milliers de personnes ont perdu leur source de revenu. Par exemple là où le cyclone est passé, seul 10% du bétail a survécu ».
Depuis deux jours, le niveau des eaux a diminué. Mais des pluies sont encore attendues. Les humanitaires comptent donc sur la clémence du climat pour continuer à acheminer l’aide.